Psyché, post-punk, shoegaze, surfy (Mystery), fuzz, le Precious Dream de Hot Garbage risque de durer. Les torontois, doués, y élaborent neuf plages bruissant, que Snooze you lose présente avec un jus à la APTBS bien noisy, shoegaze et percutant, qui coule et inonde de toutes parts. Parfaite introduction, suivie de ce Look at my phone tout aussi incendiaire. Quelques bribes rétro, mélodiques, en lien avec les 60’s notamment, étoffent le boulot. J’aime la voix, féminine, de Juliana Carlevaris. Les cavalcades de guitares frondeuses, la course d’une rythmique qui file vers le mur et s’y crashe pour notre plus grand bonheur. Lowering, en syncopes elles aussi dirty, rêveuses dans les vocaux, en ruades totalement lézardées, pose une troisième brique dans le rouge, urgente, brûlante. Precious Dream déferle, laisse-le donc te noyer. Mystery, cité plus haut, joue surf mais avec ça, rugueux et rock’n’roll. Tout en brisures, il donne la fièvre et en regorge.
Au mitan des lignes courbes Tunnel traps, pataud donc immersif, prenant, presse le frein mais impacte sans rémission. Direct comme contemplatif, à la croisée des deux tendances et de genres qu’il amalgame parfaitement, Hot Garbage offre ici une trouée psyché noire et céleste. Sarabandit, à la Mary Chain, s’underground et aussi, se fait mélodieux. Le groupe a l’art, audible, de brasser talentueusement. Les voix s’allient, les synthés ornent. Blue cat, saccadé, spatial, bruyant, renforce encore l’ensemble. Ses stridences lacèrent, Precious Dream touche alors au summum.
Photos Laura Lynn Petrick
Traveller / Caravan, enciélé, y glisse une autre plongée psyché du plus bel effet. Le terminal Erase my mind, songeur, en trompeuse douceur, conclut de sons de maîtres. Immense ouvrage, Precious Dream bouscule et emmène, haut, dans un tumulte jouissif de bout en bout, à propager partout et avec la plus grande outrance.