Malummí, de Bâle, explore la sphère indé de ses douceurs folk jusqu’à ses penchants grunge. The Universe Is Black, son deuxième disque, propose dix titre qui vont en ce sens, contrastés puisque pouvant passer de l’orage à des temps bien plus cléments tout en se plaçant au mitan des deux options (l’excellent Something). C’est Bones qui ouvre, entre griffu et avenant, sur des tons qui de temps à autres se font Breeders. Society suit, plus délié. On peut, aussi, songer à Liz Phair. There Is No Thing, petite tornade saluable, pointe en troisième place. C’est le Malummí que je préfère, noisy, écorché, sans trop de ouate ennuyeuse. Dreams s’en habille, il reste malgré tout de bonne facture. A la moitié des constats sur les rapports humains, et les états de l’humain, You’re Not Gonna Ruin My Day, pas plus nerveux, insinue le même verdict en se faisant, toutefois, doux-amer d’assez belle manière.
C’est quand le titre éponyme arrive qu’on semble renouer avec de l’emporté, en apparence car derrière le torrent qui s’annonce, le morceau demeure bridé. La vague survient, dans des mélodies salies. Bien vu. Something, cité plus haut, apporte une contribution non négligeable. Mother, au fond sombre, traverse des terres tourmentées. Psyché, il bruisse sans complètement se fissurer. Il excelle, dans des incartades tout de même dirty. A sa suite sonne In a gentle way, trop gentle pour me capturer. Enfin Diver, lui aussi délicat, sans parure ou presque, termine posément The Universe Is Black, album aux éruptions éparses -dommage-, qui n’en reste pas moins bon et agréable à l’écoute.