Après quelques temps estivaux déjà fort bien vécus au fil de la Somme, dans une itinérance jalonnée par de merveilleux lieux et évènements (Long par exemple, ou encore Bourdon), la Péniche Célestine de Niko Gras organisait ce lundi, non loin de la « soucoupe » accueillant les futurs ingénieurs, sa soirée d’inauguration. Je faillis ne pas en être, me trouvant en liste d’attente pour avoir flemmardé outre-mesure à la réservation. Arrivé sur les lieux j’attends tout de même une première fois, au vu de la foule je me dis « Ach nein » et me prends à m’en vouloir, un tantinet dépité. Thierry de la Malle à Disques, ses proches aussi, décident de repartir après avoir débattu avec ma personne sur le cas de Structures, dézingué par Gonzaï via la plume de Bester Langs. Un message -de regrets- à Niko, je reprends le volant et celui-ci, merci à lui, m’appelle pour m’informer que c’est OK, je peux débarquer! En bas de la Citadelle je fais demi-tour, me gare non loin de Célestine et marche prestement vers elle, trifouillant mon appareil photo pour me rendre compte que sa batterie est restée at home! Je me maudis, mais relativise; j’aurais pu ne pas en être….et foutredieu, le Galaxy A 50 fera l’affaire! Ou pas…
Je franchis le pont, elle a fière allure la péniche! De nuit elle reluit, pimpante. Plus encore à l’intérieur, où siègent les photos de Ludovic Leleu, de la Lune des Pirates. Nombre de faces connues, splendeur d’une Célestine magnifiquement équipée, pour tout dire flamboyante. On s’y sent d’entrée bien, il n’y a plus qu’à parfaire la soirée musicalement et François Long, accompagné par les fins limiers Fred Basse et Kévin Fourment, n’y faillira pas. L’homme à l’expérience conséquente, armé d’albums sans défauts, a pour le coup troqué sa basse contre une guitare. Incisive, celle-ci mène un set énergique, d’un rock acéré, que ses acolytes étayent avec sûreté. Le drummer me reconnait, un sourire et dans l’instant, il se reconcentre sur sa frappe. A trois et en rangs serrés les musiciens, complices, dégainent une prestation de tout premier ordre. Une cover du Little Wonder de Bowie, tiré du fameux Earthling, me hisse au ciel. J’adore ce rock de braise qui même lorsqu’il fait saillir ses mélodies, demeure impeccable. Je me suis glissé devant, dès les premières notes, comme à l’époque ou à la « Lune » je me plaçais systématiquement en bord de scène.
François Long
New Order est aussi honoré, mister Long a du goût et ses compositions font imparablement mouche. En bon local, il a revêtu un t-shirt Amiens Underground qu’évidemment j’estime, en fan absolu de ladite compilation. Je me dégote un Picon-bière, dans un gobelet à l’effigie de l’embarcation. Je regagne le front de scène, dodelinant de la tête au rythme d’une flopée de morceaux souvent fulgurants, parfois plus « prog », jonchés de sons dont le regretté Bowie aurait validé la texture. De fréquents coup d’oeil autour de moi me permettent de saisir la magnificence de Célestine, écrin idéal pour ce type de live. François Long a le rock dans les veines, un don de composition avéré. Le mythique David nourrit son inspiration et ce lundi soir, celle-ci déteint sur le gig en cours, sauvage.
Le plancher vibre, nous avec. Soniquement, le groupe dégorge une palette savoureuse. Le bonhomme est de plus généreux, son concert est fourni et sans la moindre trace d’ennui. Son bonnard Get Away l’alimente, mais François a aussi le bon goût de puiser dans une discographie aussi accomplie que sa venue Célestinienne. Nous l’aimons, comme nous louons l’initiative d’un Niko Gras auquel nous devrons bientôt beaucoup car les dates « reste en tête » risquent de s’accumuler non seulement ce mois-ci, mais également par la suite, dans son antre fluviale. C’est tout le mal qu’on lui souhaite, en le remerciant vivement pour ce lundi soir que Dounia aka DJ B-SIDE, aux platines, aura poussé jusqu’à une heure plus tardive encore. Vivement la suite!
François Long