Le jeunot Feldup avait déjà surpris, fut un temps, avec son A Thousand Doors, Just One Key. Mature dans la création, il alignait les pépites. Que voulez qu’il fisse donc, environs 3 ans après, à l’occasion de sa nouvelle fournée si ce n’est empiler, derechef, les bûchettes pop-rock calibrées? Attendez voir, le jeune homme pessimiste torche d’emblée un Waters qui s’il revêt des sons polis, d’abord, finit par s’emballer et cingler comme on aime, aussi mélodique que fouettant. Pour, ensuite, laisser libre cours à l’éponyme Stared at from a Distance. Dans un premier temps folk, ténu, celui-ci vire après ça, progressivement, en une tirée rock bien sévère. Nouvelle réussite, et puis Naked and Afraid qui lui, se plait aussi à mordre. Avec classe, et dans des airs qu’on retient. Le riff est solide, dans l’élan Dizzy maintient une tension palpable. Entre allant et mélopées, Feldup n’a aucune peine à se situer.
Plus loin Fear of Abandonment, sensitif, pose le jeu. Feldup arrache moins, mais…oh, il accélère une nouvelle fois! Comme si derrière la peine, la sève de la vie prenait le dessus. Les beaux airs de ce Stared at from a Distance lui donnent du cachet, bien qu’étant de nature « classiquement » rock il en tire un profit maximal. Shove it, gorgé de life lui aussi, le crédite à son tour. Moments of Sobriety, à l’intitulé parlant, démarre doucement avant de faire dans la ruade, explosif. Restent, intactes, les mélodies maison. Rien à redire, dans l’hexagone on a connu bien pire. Crying as a Weapon, pop-rock rutilante, tire d’ailleurs vers le meilleur. Death of an illusion, dans la même approche, l’imite.
Avec It Never Leaves, aux neuf minutes qui lentement montent en intensité, peaufinées, exaltées, la valeur demeure. Sorti chez Talitres, boutique fiable, un peu avant le nouveau The Apartments prévu lui pour le 8 décembre, Stared at from a Distance s’achève au son d’un To love again sensible, comme l’est son auteur. On valide, sans réclamations, ce disque qui confirme les aptitudes conséquentes du garçon, écorché au point d’en faire le fer de lance de l’ouvrage en présence.