Les relations toxiques hantent l’ep du Blank de Manon, qui peine à s’éloigner de ces punaises sociétales et paraît, par le biais de sa mixture noise-rock/trip-hop ans many more comme disent les Brittons, chercher l’échappée, purger le mal-être et le « plus pire », c’est qu’elle le fait avec une dextérité musicale qui de suite persuade et rallie à sa cause. Clean, de son rythme insistant, de ses basses nichées dans l’ombre, cold, s’insinue et de ses lacérations guitaristiques, met l’assaillant à distance. Un putain de titre, au chant mutin, qu’on ne peut délaisser. Puis Good for you, aux sonorités tout aussi prenantes, en courtes phases qui se syncopent et déchirent à nouveau l’horizon, s’inscrit dans la même qualité.
C’est du bon, du bien fait vicié en rétorque aux mauvaises actions, aux actes posés comme manqués peut-être, que malaxe Blank. Good F(r)iends, cadencé, grésille, leste et salement dansant. Blank empile les réussites; Three headed monkey par exemple, entre rnb enfin dans le chant si si gros, écoute-moi ça c’est ouf frère, et riffs au napalm sur nappage de ressentiment, en reverse une lampée. Dis-toi bien qu’avec Blank, s’agissant de fiabilité sans concessions, on est du bon côté. Zuunz le confirme d’ailleurs, lancinant, rude et souple dans le même temps, en conclusion d’un EP qui d’emblée, permet à Manon et son Blank de trouver un digne rang dans la hiérarchie indé de nos vertes et grises contrées.
Photos Esfyriel.