Voici revenir Vox Low, oh joie!, contours gris en avant, ritournelles de « synthés orguisés » magistrales en décor (Henry Rode, énorme), armé d’un Keep on falling avec lequel, en compagnie duquel, il est plus que bon d’amorcer sa chute. On en ressort debout, ragaillardi par la maestria de Jean-Christophe Couderc (machines + chant), Benoît Raymond (basse), Mathieu Autin (batterie) et d’un nouveau venu nommé Jérome Pichon (guitare). Distance, dans un souterrain velours, lance la danse. Danse du tunnel, danse de l’abime, synthés en jolis jets qui regardent en arrière, vers les 80’s ou je ne sais plus. Chant racé, obscur crooner. On retrouve, intacts, tous les éléments qui distinguent Vox Low. New Place in Town, tube du sous-sol, gimmicks de taré dans le buffet, résonne grave. On s’en gave, on le chante sans fin. Poursuivons la chute, elle n’est que bonheur. Keep on falling justement, éponyme, sème finesse et climat cold. Des réclamations? Aucune mon général, Vox Low empeste la classe.
It grows, entrainant, rejette et en jette (du froid). A chaque titre, on s’enfonce délicieusement. Keep on falling, qu’y disaient. Obtempérons donc, I know I will ralentit le tempo mais perpétue la qualité. Les sons sont divins, les atmosphères irrésistiblement décolorées. Love affair, lancinant, poussé par des synthés en vue, est à son affaire. C’est Vox Low, t’façon, alors pas à s’en faire. Henry Rode, cité plus haut, balance une basse réfrigérée. Des élans, aussi, acides. Keep on falling, cher auditeur. On ne t’en demande pas plus. « Juste fais-le » avec Vox Low, grandi tu t’en extirperas. Breathless Tuesday arrive, histoire de parfaire l’histoire. Ses sonorités vrillent, terminé la partie est gagnée!
Il nous reste alors We walk, ultime fournée martiale et soniquement jouissive, presque funky, pour chalouper du bassin. Sorti chez Born Bad, Keep on falling appelle à des écoutes sans nombre défini, à des plongées dans son monde sans lights, destiné à alléger le nôtre. Le refrain du dernier titre, entièrement possédant, injecte d’ailleurs une forme de dépendance, un peu comme si Vox Low parvenait par le biais de ce disque à rendre la décrépitude sociétale un brin plus viable.