Saffron Eyes de Saint Etienne, déjà vanté ICI il y a à peu près 3 ans, remet le couvert. Smile Until It Hurts, dernière fournée en date, voit Raymonde Howard intervenir au chant. Ca marque. Indé de A à Z, post-punk, le disque crache dix titres plutôt frontaux, avec en tête de gondole ce poppy et filant Not The End. Chant à la PJ Harvey, pop-rock au galop, pas besoin de plus. On poursuit, All I Want (Is A Little Love From You) séduit pareillement. Tempo à nouveau appuyé, motifs à la Pixies, résultat imparable. On assimile à peine que Sympathy For The Losers, basse ronde en avant, respire un rock de choix, ni trop bridé ni trop mordant. Bien serti, en tout cas. Alors que Get Out Of My Head!, rapide, minimal et impeccable, aussi bref que percutant, confirme la bonne impression engendrée par le quatuor.
Ce dernier, sans trembler, confectionne des perles. Take A Hammer, Consuela!, ombrageux, menaçant, post-punke (du verbe « post-punker ») à bloc, subtil et sauvage. Smile Until It Hurts, à sa moitié, convainc sans forcer. Tied Up To The Thread You’re Weaving Around Me, en 100 secondes, devrait tout péter. Ah bah nan, il reste sage. Et beau. Bluesy. C’est Run The City, rythmé, qui réinsuffle de l’énergie. Il est aussi mélodieux, tubesque, entrainant. Saffron Eyes, de réussite en réussite, assure une putain de suite. Boredom As A Game, loin de l’ennuyeux, se taille dans la même matière. Rien à jeter, tout à garder.
A l’approche du terme Nothing Personal, posé, calme le jeu. Pas si vite Edith, il va vite s’emballer. Son chant reste sage, pop mais de marque. Smile Until It Hurts, sans surcharge, sobre et cohérent, se gobe d’un trait. Son final, Love Is A Shed, montre les crocs sans perdre de ses ritournelles charmeuses. Le digipack est joli, les labels impliqués aussi, l’acquisition va par conséquent de soi…