Ah putain ce duo, ce Federico affublé de son Pifeteau favori, Eric de son prénom. Des maîtres. Leur NIENTE, au groove délié mais aussi rudoyant. Funky tantôt, exotique, qui parle de rien. De rien c’est gratuit, le premier titre impose ses ondulations « fonk » et ses mots auto-dérisoires alors que des chants de femme lui font honneur…quand bien même il parle de rien. Un tube? Et ouais frère! A la one again, again and again and again, les deux comparses réalisent des prouesses et font remuer les fesses. Ils recourent à l’Italien, sur America, en bons Français qu’ils sont. Classe totale, détendue, zébrée de petits sons grave bons. De stridences, aussi, bienvenues. Je pousse le volume, Pump Up the Volume comme le chantait M|A|R|R|S. Il est 22h10, je vais me faire arracher mais qu’importe, NIENTE se doit d’être écouté fort. Il l’est, d’ailleurs (fort). J’adore, c’est ma came sonore de cette semaine 37. Demain, tranche de vie, s’électro sur un rythme à la cool. French Cowboy & The One (again), depuis des lustres, régale l’indé de par chez nous.
Charogne, un peu post-punk, de basses obsédantes, atteint lui aussi les sphères. Energique, il reste en tête. A l’instar, précisons-le, de l’opus dans son entière entièreté. C’est dire. Les rires de dames de Le futur, effort délirant et enthousiasmant, remuant et dans ses riffs mordant, font grandir la joie. La mienne, la tienne, la notre. Celle de tous. La puissance de Dai, son Italien derechef élégant, ses vagues dark aux sonorités trippy, tout ça passe l’épreuve avec aplomb et impact. Massif, sonique, le morceau rafle la mise. Plus rien, chargé de lui faire suite, lâche à son tour des sons et textes largement au dessus de l’attendu. Ce NIENTE se chante, se braille, va se voir en live. J’n’attends plus rien, mais French Cowboy & The One (me) donne tout.
On y entendra (je reviens au live), entre autres raisons de se déplacer, Anne. La chanson, pas la donzelle. Une réalisation fonceuse, urgente, où encore les sons émerveillent. Le digipack, en plus de tous ces plus, est beau comme tout. Ni plus ni moins. Ma vue qui baisse, toutefois, m’oblige à choper la loupe. Parce que les mots, chez ces hommes-là, squattent les mémoires. Ceux de Pistache, encore meilleur qu’une glace audit parfum, s’allient à un déroulé entre hip-hop, blues, trip-hop, bricolage à la Soul Coughing et génie à la French Cowboy. Excellente, la paire assure. Jamais dans l’dur, elle se montre sûre.
Rien acap, fin dénudée, courte et superbe, dénue ou presque de toute peau, valide de manière définitive un retour flamboyant, inspiré jusqu’à son terme. French Cowboy & The One signe un NIENTE d’excellence, bien mis, façonné par des aguerris que la jeune classe aura de toute évidence bien du mal à égaler en termes de qualité et de fiabilité ou encore de longévité.