Album en quelque sorte thérapeutique, ode à la vie consécutive à la perte d’un proche, le This House des Anglais de Pale Blue Eyes a pour écrin la maison d’enfance du chanteur et guitariste du trio, Matt Board. C’est un opus rapidement addictif, à base de dream-pop vive et de shoegaze millésimé. Ou l’inverse mais peu importe, on est déjà pris dans le flux de More qui pour ouvrir, laisse fuser des sons célestes et cette voix douce mais affirmée. Le refrain s’incruste, conquis je suis. Simmering, deuxième perlette maison, c’est le cas de le dire, file avec la même rutilance. On relève, avec contentement, les sonorités inspirées qui en spirales font notre joie. Hang out en fourmille, tout aussi enlevé que le début du disque. Ses guitares riffent sec, son rythme trace. Aussi rêveur que soutenu, le répertoire ne faiblira pas. Ses mélodies brillent, entourées de halos parfois noisy, constamment de choix.
Spaces, aux motifs plus qu’attractifs, maintient une vitesse à laquelle on se greffe, de nature à nous galvaniser. Il a des airs, ce This house, de classique de son genre. Pale Blue Eyes fait fort, il fait se succéder les titres qualitatifs. Heating’s on en est, composé d’ingrédients qui relèvent la mixture. Our history, bruissant, rafle tout sur son passage. On pense à Sonic Youth, pour ces guitares indisciplinées. Million times over, plus posé, sème un mid-tempo venteux. On adore. J’entends aussi, de temps à autres, My Bloody Valentine dans les ritournelles de This house. Illuminated s’y glisse, sans avoir à forcer. On a beau se tenir à l’affut, guetter le « moins bien »; aucun raté ne se produit.
Photo Sophie Jouvenaar.
Sister est de ce fait convaincant, fulgurant bien que mélodique, nappé d’un chant en phase avec les 90’s. Ride aussi, à l’écoute, surgit dans les souvenirs. Takes me over, basse cold dans le tiroir, en reverse une lampée. L’élixir est délicieux. Pale Blue Eyes affectionne Cocteau Twins, il l’égale s’agissant d’impact. Son album voit le jour chez Full Time Hobby, il va sans dire que ça lui donne du crédit. Take me over s’agite, dans le ciel, remuant. Enfin Underwater, lent et sonore, délicat et pourtant lézardé, termine superbement une série irréprochable, que je classe sans hésiter parmi mes préférées de la rentrée.