Trio du UK, William the Conqueror lie Ruarri Joseph (vocals, guitar), Naomi Holmes (bass, vocals) et Harry Harding (drums, vocals), le premier des trois nommés s’étant improvisé travailleur social, et ça me parle puisque j’en suis, lors de la pandémie, en voyant son assistante sociale de femme aux prises avec les conditions du moment. Son statut a alors influé sur l’écriture de ce Excuse Me While I Vanish, brillant et stylé recueil posté entre rock de bure, blues et folk. En dix titres, mélodies et exaltations sont couplées avec dextérité. Les voix se répondent, l’une masculine, l’autre féminine. The Puppet and the Puppeteer suinte, en ouvrant, un rock qui d’abord de retient, pour ensuite se faire colère. Avec, en contrepoint, des mélodies présentes. Amorce probante, suivie de ce The Bruises apparemment plus délié, mais tout de même sulfureux. William The Conqueror, dans cette posture entre deux eaux, trouve la place qui lui revient. Les guitares s’offrent une escapade, racée. Sheepskin Sleeve tient bon la barre, massif, bluesy, presque stoner aussi. Il se lézarde, tout en garant sa fière allure.
Après ça, le doute se dissipe. Le groupe est au sommet, sans rien tournebouler il vise juste et enchaine les compositions élevées. L.W.Y., folk, raffiné, calme le jeu. La qualité demeure. Somebody Else gicle pop-rock, mélodieux mais appuyé. Il bruisse, concluant. Shots Fired From Heaven est plus climatique, sa dualité vocale le valorise. Lui aussi finit par, sur de courtes durées, virer tempête. The Tether enchaine sur des notes pop-folk, dans une valeur égale. Elsie Friend se montre plus tranquille, il trompe malgré tout son monde en offrant ensuite des passages nerveux. A Minute’s Peace joue à son tour sur une ouate en soufre, qui toutefois reste tenue. William The Conqueror garde le cap, il achève son oeuvre au son d’ In Your Arms qui lui, s’en tient à des abords trop avenants pour ma personne. Il m’ennuie mais le reste, incontestablement, fait honneur à la formation des Cornouailles.