Après son dérangé et excellent Toufoulcan, déjà louable, Chafouin nous revient. Sixième galette frère! Et jamais rangés. Les brestois, à l’aide de douze cartouches noise aux abords variés, insaisissables, insatiables, se barrent du cadre. Et Fanto dans tout ça ?, fanfare math-noise (enfin bon, dur à dire!), d’emblée, chope le quidam et fait fuir les dames. Tortue n’en fait pas moins, plus posé, tout aussi osé, dans une lente émergence. Ex Choco, saccadé, riffe nerveusement. On s’arrêtera, avec Chafouin, à chacun de ses recoins. L’album regorge de surprises, livre une diversité appréciée. Il grince, aussi, au gré de scories noisy. Il flamboie, dans la différence. Quelques bribes de chants, polis enfin non, s’invitent. En mode Glass, à la Philip, se répète jusqu’à perpète. Et d’un coup d’un seul, vire rythmé, parfaitement placé. Chafouin, c’est l’assurance de l’excellence.
Déjà, post-punk d’il y a un bail, triturément mélodique, pop ensuite et ce dans la joie, fait lui aussi son effet. Chafouin échappe au classement et pourtant, il y siègera bien haut. Tic Tac, au mitan de son grenier sonore, gaufre une noise subtile. Tic-tac, tic-tac. Stylé. Chafouin dévie, ses mélodies charment et ses excès encore plus. Les deux, d’ailleurs, sont ici en couple. Une ligne de basse, bien nommé, fait danser. Sur le plan sonore, c’est encore le bordel. Ca plane, ça oscille, ça part dans le décor. Nouvelle Ancienne, aérien, s’étoile. Rythmiquement, il rue. Pitch de rêve, alerte, noisy-pop, fringuant, déboule furieusement. Affreux Beat pointe ses syncopes, afro mais jamais trop. A la Chafouin en fait, alors imagine le délire! Il frétille génialement, la fin est proche mais à Trois, quatre, délibérément, on s’accroche.
Le futur, de voix ploies en vagues de sons salis, espiègle, maintient le cap. Celui d’une tambouille d’audace, loin du fadasse, qui régulièrement tabasse. Sombritude, aux airs vaguement jazz, un peu post, souffle une ritournelle psyché que chants flottants et ruades amicales ou presque transforment en fresque. Chafouin s’en fout. Des règles, qu’il dérègle. Des convenances, qu’il démantèle. Sa nouvelle fournée, sortie sur une tripotée de labels crédibles en diable, en nombre impressionnant, l’avantage et affirme pour la sixième fois, donc, une tendance au contre-courant que la clique tient parfaitement et décline magistralement.