Glossop, 5 opus derrière lui, est le projet d’un Vania De Bie-Vernet affairé jusqu’à effarer, qui ici tourne la page de ladite affaire en compilant dix sept de ses titres. Ceux-ci, énervés, tiennent en une improvisation pour guitare ou basse jouée et enregistrée sans autre accompagnement qu’un métronome et ce en une seule prise, à laquelle est ensuite ajoutée une piste de programmation rythmique. La formule, à l’image du bonhomme, est donc inédite. Le recueil est excellent, noise ou psyché, garage, à nu, évidemment spontané. I AM A FUZZY MAN, stoner dira t-on, l’ouvre. Ca gronde déjà, le bazar est fuzz. Ca pulse, saccadément. PULSAR BOOGIE, sur vitesse punk-rock, déchire l’espace. S’il faut confirmer alors CALICO, plus spatial, largue une bombinette orientée 70’s enfin, je crois hein! VDBV, imprévisible, dégorge ensuite son enlevé REMOTE. Cadence à dos d’cheval, sons à nouveau perforants. Les guitares, très basses, ont forcément la part belle. Le penchant basique de la chose, loin d’être un frein, ne la rend que plus jouissive encore. Le rendu est sali, joué vrai, sans effets de manche. Merci Pierre, from Super Apes, de m’avoir envoyé la galette! Elle est acide, dotée d’un ARBRE ARBRE presque no-wave. Soniquement, A Young Person’s Guide To The Music Of Glossop est dément. Varié, il suscite un intérêt durable. HOOVERKILL, dont la course se montre derechef haletante, fait feu de toute note.
Après lui DOGTOWN, plus clair, à l’orée du prog, vire climatique. Mais vicié, tout de même. Au mitan des débats STORY OPERATING, pas loin du blues, étend le spectre. Même sans voix, A Young Person’s Guide To The Music Of Glossop ferme nos clapets. On n’ergotera pas, l’averti de la zik de niche y trouvera plus que son compte. J’en suis, ça tombe pile-poil. SEINCOP, éruptif, groove méchamment. De riffs titubants en galop soutenu, il fait mouche. Il chasse la neige pour FAST SWAMP, que son titre suffit à résumer. Il faut, ce disque, le jouer fort. Et l’acheter ici, pour tout juste cinq boules. BLAST BOOM, sur guitares dynamite, y poste sa puissance. Ses breaks, sa plaisance sonore. NO PANIC, enciélé, apaisera le ton. Joliment. Alors que CLOSE IDEA, serpentant, fera dans l’atmosphérique pété du bocal. Il est, ce clap de fin, foutrement addictif.
AUTOROUTE 80, subtil, en pousse encore la portée. Sur la fin OPHIR, de basses charnues, remue avec classe. Aussi beau que brut, A Young Person’s Guide To The Music Of Glossop en jette. VAN BASTEN, offensif (forcément), vaincra la Russie. De volée, dans un angle fermé, il lâche des grattes crues. Son pouls est rapide, ses sonorités sans tranquillité. Ca charbonne, là encore, sans dérailler. Dans les arrêts de jeu YOYOMI, lourd et massif, heavy, sonne la dernière charge. Il est bon, ce Vania, dans tous les registres. Celui-ci, à la fin consommée, allèche déjà quant à la suite des oeuvres du bonhomme.