They Call Me Rico, soit Frédéric Pellerin, c’est ce one man band rock, gospel et j’en passe, tendre et enragé, dont j’avais déjà vanté les mérites en ces modestes colonnes. Wheel of Love, sa nouvelle production, nous le montre en grande forme, inspiré, porté pour lancer la fête d’un You Done Me Wrong aussi sensuel que vicié, à la retenue prenante. Un rock de velours côtelé, sulfureux, qui ouvre avec impact. Wheel of love, à la suite, catapultant un rock’n’roll de toute première bourre. Je me mets à rêver, alors, à tout un disque de cette trempe. Ca ne sera pas le cas, je le déplore mais retenez bien qu’en l’occurrence, tout l’ensemble passe le cap sans même frémir. Quel titre, mes aïeux! Sorry if I Kept You Waiting, plus finaud, resplendit. Vocalement, dans son étoffe toute en finesse aussi. Agile dans ses parures, l’artiste convainc même lorsqu’il ne joue pas potards dans le rouge. C’est pourtant là que je le préfère mais Ease My Mind séduit tant, par ses airs et son habillage rock à l’orée de l’appuyé et du plus posé, que je succombe. J’attends toutefois, frémissant, le coup de feu. L’enflammade, délibérément puissante.
Avec This Old Dog, rêche et groovy, je suis bien servi. Ses riffs bluesy, ses écorchures au vocaux de marque font la différence. Le rythme cogne, nous voilà ici dans du millésimé qu’une fois de plus, personne n’osera remettre en question. C’en serait ridicule. Please Don’t Go, blues itou, au joli jeu, s’enhardit et nous retient. C’est encore, et encore, un effort à la valeur élevée. L’harmonica, si je ne m’abuse, y place une intervention vibrante. Don’t Let It Get You Down (mince, ça me rappelle Thee Hypnotics!, où j’entends de la country, la décline avec superbe. Il hausse la cadence, magistral. Le Québecois de naissance, basé à Lyon, passé par les excellents Madcaps, magnifie tout ce qu’il entreprend. When the Rain Comes, de peau blues entrainante, mélodique mais aussi souillé, lui permet une fin accomplie. Si la suite, avec ses trois radio edit dispensables puisque concernant des titres de l’opus, est sans réel intérêt, ce Wheel of Love constitue de toute évidence un effort de maître, griffé par un musicien au dessus du lot.