Ils sont trois, d’Annecy. Deux d’entres eux gueulent, l’un cogne les futs et l’autre martyrise ses cordes. Le troisième en a quatre (de cordes), au final ça nous fait une BD délirante et captivante couplée à six pavés métal hurlés, soit The Rise and Fall of the Ninja Squids. The Third Project, déchainé, joue pour se présenter Pandemic Dishwasher, charge inaugurale des plus haineuse. Du scream-métal riffeur, plus lourd qu’une injonction de ta direction. Des chants plus modérés s’invitent, l’initiative est louable. Début impactant, exutoire, suivi d’un Cassandra qui lui aussi, vaut son pesant d’éructations. Oh et puis cette BD, bordel, elle regorge de sens. Les réseaux sociaux par exemple, source de nuisance relationnelle. C’est peut-être bien pour ça que dans sa galette le clan, pas très en joie, enclume son auditoire. Quantic Doggy Bag s’en charge d’ailleurs, en rouleau compresseur que des élans plus « lyriques » allègent. Y’a pas à dire, c’est bien ficelé. Ca singularise de plus, par le format, une sortie qui sans sa BD aurait sûrement moins marqué son monde, bien que valeureuse.
The Future, cinématographique, se passe de parure, si ce n’est un fond venteux. Il laisse Constant Noise, de ses guitares dures comme de la pierre, percuter nos nuques. The Third Project, dont le package s’acquiert ici, termine sur une galopade/pachydermie nommée Teraflop, massive et direct dans les gencives, The Rise and Fall of the Ninja Squids. Il a le bon goût d’y incruster, brefs, des plans moins frontaux. Flo, Ju et Janours, d’idées porteuses en créneau métal sauvage, s’illustrant dans la démarche comme dans le résultat qui en émane. Ce qui de nos jours, eu égard à d’incessantes attaques de sorties aseptisées, leur donne crédit et estimabilité.