Anglais né au Pérou, Caesar Spencer est également Suédois, mais réside aujourd’hui en France. Son Get Out Into Yourself, hommage au dernier pays mentionné, convoque du beau monde. Le producteur Gaétan Boudy (Zaz, Alex Renart, Emel Mathlouthi), Jacqueline Taïeb, Jean Felzine (Mustang), Jo Wedin et l’icône du punk français Gilles Tandy (Les Olivensteins), ou encore la chanteuse Mareva Galanter sont en effet de la partie. Le disque, vocalement velouté, sert onze morceaux raffinés qui heureusement, peuvent se durcir. Le surfy et alerte hail caesar (feat. gilles tandy & jean felzine) inaugure le tout, court mais vivace. get out into the pigs, sur chant crooner, se folke et fait valoir une sacrée patine. Il est bien paré, on le déguste sans crainte du trop. Musicalement, la recherche est fructueuse, l’investigation assez sobre pour ne pas irriter. Des cordes nappent l’effort, alors que les vocaux lorgnent vers un Morrissey, dépecé de ses élans précieux. Ca s’écoute avec bonheur, un peu à toute heure et sans trop de heurts. J’en voudrais plus, isn’t that what jimi said (feat. jean felzine & jo wedin) livre lui aussi de beaux abords. Des voix « autres » s’y placent, mazette c’est putain de beau! when i whisper in your ear (feat. mareva galanter), en petits soubresauts, dévoile une dualité vocale nacrée. Si c’est beau? A ton avis gros? Même moi l’énervé, le quêteur de sons distordus, j’aime de bout en bout.
Et puis jane loves the highway (feat. gilles tandy & jo wedin), plus sulfureux, s’en vient acidifier le bazar. Sans perdre, évidemment, de sa superbe chantée. Réjouis-toi France, le clin d’oeil de Spencer te fait largement honneur! requiem, plus piquant lui aussi, joue une pop-rock griffue, on l’entend, mais suintante de joliesse. Ca enivre un peu, ce Get Out Into Yourself, à force de resplendir. cult of personality, sans parure insistante, volant, n’en finit plus de briller. broken by the song l’imite, à ce moment-là je me dis que l’énergie retombe. Ca me frustre mais le rendu, invariablement merveilleux, charme les oreilles. A la suite waiting for sorrow (feat. jacqueline taïeb), davantage enlevé, magnifie l’ensemble. Lui aussi? Lui aussi. C’est pas du rock’n’roll, mais ça joue son rôle. get out into yourself, éponyme, bluesy, à l’écrin séduisant, aérien mais doté d’une certain impact sonore, fait sensation. Enfin knew that one day (feat. jean felzine & jo wedin), mi-doux/mi-amer, mordant et élégant, boucle un ouvrage de qualité certifiée, sans défauts ni usage de faux, à découvrir non pas absolument, je n’aime pas ADA, mais à posséder de manière impérative.