C’est cette fois de Toulouse que nous vient la bonne surprise, post-punk et autres, du moment. Nommée Paddang, elle sort avec Chasing Ghosts son premier album. Intense, bondissant et même rebondissant, l’opus envoie neuf titres (merci pour le bonus) aux humeurs variables, souvent énervés, que The Cave amorce avec à l’appui, guitares massives et cavalcades aussi lourdes qu’en course haletante. Post-punk, mélodique, entrainant. Franc du collier aussi, un brin rock’n’roll. Breaké de manière soudaine. Puis rebelote, on castagne saccadément. L’écoutant que je suis se fait bouger mais ce n’est pas désagréable, loin s’en faut. Terima Kasih, de riffs funky en cadence convulsive, renvoie au même constat: dur à définir, il se niche là où ne l’attend pas forcément. Rock pour socle, liberté comme mode opératoire: Paddang s’en sort bien, dans un format que visiblement il s’affaire à personnaliser. Il énergise, furète sans nous perdre. Quelques « Ouh-ouh! » plus loin, après des flux de batterie en folie, dans une instrumentation sans chaines, le début du disque trouve une belle assise. Animals, post-punk que la basse fait dansoter, s’y place sans effort, n’hésitant pas à changer de registre. Il faut suivre certes, mais le jeu en vaut la chandelle. Hurlements, puis accalmie. Ca passe easy, le terme de la plage claque le zbeul et ça fait ben peu de mal.
3.0, ensuite, joue un rock impétueux, nervuré par des vrilles psyché. Paddang ne tient pas en place, parfois même il flirte avec le heavy, le stoner et toutes ces bondieuseries là. Je crois bien, au final, qu’il nous sert du Paddang. Laissons-le faire, il s’y prend fort bien. Dead on Tuesday, décharge garage, défouraille en mode noise. Puis s’affine, toujours groovy. Chants remontés, pêche du tonnerre. Le groupe louvoie, People Of Pura Luhur se file des airs mystiques et impose un trip brumeux. D’un coup d’un seul, il navigue entre coups de semonce et finesse vocale. Et ça fonctionne, comme de coutume. On joue bien, chez Paddang, en tâtant divers terrains musicaux. Les guitares allument le brasier, toujours prêtes à en découdre. The Way You Move, lui non plus, ne se laisse pas classer. Il cogne juste, sonne rock, résonne garage, et convoque des mélodies. Dans le rouge, quand même, et personne ne le déplorera.
Photo Gabbie Burns.
En fin de traversée Island Of Gods, un tantinet 70’s à mes oreilles frétillantes, mue assez rapidement en un tour de piste post-punk/garage des plus inflammable. Il brise son élan, un peu, sur son terme. Comme nombre d’autres, il rend une putain de copie. Random Boggie, en cadeau terminal, claque une pop rétro ébouriffée, où j’entends du glam ou bien j’ai perdu la tête? Dans le sillage de Paddang, fuyant les catégories, je clame le refrain. Ca obsède, il me faudra quelques auditions supplémentaires pour vraiment tout saisir mais je l’affirme avant même de m’y atteler: Chasing Ghosts, en guise de « debut LP », est une foutue réussite.