Drivé par le guitariste jurassien Damien Félix (ex-Catfish & Bigger) et le charismatique anglais Andy Balcon (Heymoonshaker), Dead Chic inclut aussi Rémi Ferbus (Kimberose, Mélissa Laveaux) à la batterie et Mathis Akengin (ex-Catfish, EMÉA) aux claviers. A quatre, les aguerris torchent un second EP (« Bastion Session« , l’inaugural, date lui de mai 2022). Mais assez palabré; le contenu respire, transpire, et pas pour le pire, un heavy-rock que des plans soul pétaradants surlignent. L’alliage est parfait, la musicalité aussi affirmée que débridée. Trompette, tuba, sax et trombone trop bonne s’acoquinent avec le reste et ma foi, disons-le tout net; l’EP est une fleuve de joie. L’explosion You Got It, cuivrée, de voix soul éraillée magnifiquissime, enveloppée par des motifs merveilleux, fait mouche de suite. Une soul de classe ultime, à l’âme vivifiante. De l’enragement, du brio sonore, de la fièvre dopée au jeu splendide. Une énergie de concert, commune, qui remet la cabane au milieu du jardin. L’orgue, fou, se couple ensuite à des guitares dures pour amorcer The belly of the jungle. Une rivière, là encore, de soul enflammée. Qui breake, sans trop de répit, en louvoyant magiquement dans une agitation à peine contrôlée. Cinq minutes, et pas une seconde d’ennui, de jouissance castagneuse.
A l’issue Les fleurs séchées, lingot à l’intro posée qui ensuite s’emballe, laisse ses guitares la piquer, libère des plans bluesy, accouple le rude et le plus soyeux avec une préférence avouée et estimable pour la première option. Et pour un résultat, ici aussi, des plus enthousiasmants. Dead Chic cartonne, Dead Chic impose un style, le sien, renforcé par le savoir-faire de ses pères. El Malecón assure après ça la liaison, brève mais de caractère, vers Ballad of another man. Surfy, rythmé, c’est une nouvelle coulée de la meilleure des cuvées. On joue bien, comme de coutume, dans un format qui pulse et renvoie de la vérité. Good god, premièrement élagué, finissant le job sur lit de cuivres, et pas que, de fière allure. Avec à la clé, on s’y adapte volontiers, un emportement tant vocal qu’instrumental qui force la décision. Superbe EP.
