Montréalais, Grand Public ne l’est toutefois pas. Contrairement à son patronyme, il échappe aux formats connus et sa pop rutilante mais bien piquante, son shoegaze de choix chanté en Français, le créditent sur ce Idéal Tempo qui lui en revanche, est en phase totale avec son intitulé. En quatre titres, mélopées addictives et coup de triques noisy voisinent, portés par ce Goutte à goutte clair et rêveur, fatal, aux traces My Bloody Valentine magiques. Le leader Grégory Paquet (The Stills, Molly Rankin de Alvvays, Peter Peter) et ses trois amis d’enfance (Alex Landry, Mathieu Leclerc et Joé Pelletier), qui ont roulé leur bosse dans d’autres projets et savent donc s’y prendre, troussent ensuite un Lundi normal qui ensoleille le mien (je parle du lundi) sachant que de plus, je suis en congés. De Grand Public, cependant, je ne prendrai pas congés. Attrapé, je lui cède. L’allant de sa pop, son nerf 90’s, ses abords séduisants m’emmènent à l’approbation. Ses motifs bien sentis, en outre, l’ornent sans faillir.
Grand Public, à n’en pas douter, démarre fort. Assez apparemment, doté de salissures bienvenues, de coulées de guitares dans sa pop racée, le confirme. Notre langue, honorée par une clique se voyant comme comme franco-Américaine, trouve là et par ailleurs un superbe écrin. Il a du chien, il est aussi de crin. Huiles essentielles, justement…essentiel, a la noble mission de finir l’ep. C’est chose faite, dans la brillance, dans l’élan d’un format patiné qui entend bien se hérisser. Il s’y adonne, entre majestuosité et cinglance ourlée d’argent. Grand Public, sur son EP de début, se donnant d’emblée les chances les plus significatives de franchir, on le lui souhaite bien évidemment, l’épreuve du temps et de la concurrence sans heurts, si ce n’est ceux qui jonchent son disque, ni dommage préjudiciable.
Photos Dominic Berthiaume.