Réédition vinyle d’un CD paru en 2009, le Someone Somewhere d’Acanthe, groupe grenoblois relativement confidentiel, issu des 70’s, vaut son pesant d’or. Prog mais sans l’ennui qui plombe parfois le genre, le recueil regroupe ses titres significatifs, enregistrés entre 73 et 77. Someone Somewhere, éponyme, aussi planant que rugueux quand ses guitares s’énervent, donne le la et c’est parti, le charme trouve son assise. Déjà. L’ambiance prend, dans la foulée Objet de cire raconte une histoire valable et musicalement, s’inscrit dans une versatilité empreinte de folie, de spontanéité géniale. Entre velours et écarts sans filtre, voilà de quoi jubiler, dans un cadre osé. Alors poussons, sans hésitation, l’investigation. Solo de guitare, étendu mais jamais trop tape à l’oeil. On n’en est pas loin, mais on évite l’écueil. Meg Merrilies, au début lunaire, groove et funke, d’une prestance qui touche à l’excellence.
La guitare, une fois de plus, s’offre une échappée. De concert, ajusté, avec le reste du panel instrumental. Sur ce support sillonné, j’insiste, Someone Somewhere est une régalade. Touch The Sun et son entrée en matière dépaysante, qui embarque ailleurs, flirte avec le mystique. Il s’élève, fait des loopings, fend les cieux et tutoie les dieux. Il fait, aussi, se clore les yeux. Après lui Suspension, à l’éclat délicat, finit par s’enhardir. En sa fin notamment, il hausse le rythme et durcit le ton. MAGISTRAL.
Le mitan passé, Univers insensé suit un peu la même voie. D’un début feutré, il évolue vers des sphères plus emportées. Progressives, évolutives, celles-ci changent de ton et ne laissent aucune prise au sentiment de creux. Oiseau de feu, riffeur, se montre lui aussi changeant, de postures adroitement imbriquées. The Old World Death susurre d’abord, il assure aussi. On en relève, audible, la splendeur du jeu. Replica Records, adepte des bons coups s’agissant de ressorties de trésors enfouis, est pour le coup, et à nouveau, à saluer bien bas. Riding Earth, ultime trip spatial aux secousses douces qu’une cadence vive vient finalement animer, au gré d’une incartade de choix, terminant joliment une galette précieuse, à posséder, capable de rallier bien au delà du genre censé la concerner de prime abord. Chapeau bas messieurs!