Trio noise, deux ex-Davy Jones Locker dont un officiant actuellement chez Foggy Bottom. Chant en Français, à la Franz Treichler, par là et par ici. Vagues d’hypnose façon Loop, soniques. Déferlantes de bruit compact, titres solides et addictifs. Je résume mais voilà pour notre bonheur Rimel, qui fuzze de partout et ne laissera personne indemne sur son Transparent qui est loin de l’être. On pense à Virago (Le Jeu m’a lâché), d’emblée la machine turbine et turbule lorsque le titre éponyme, riffeur, annonce la couleur. Grisée, grisante, en ruades pesantes. Damned, j’ai là ce que je guettais! Sans failles à la lumière, le début convainc. Des sons d’ailleurs s’y incrustent, greffés aux ressacs noise que délivrent les bonshommes. Déraillé, lui aussi, quitte la voie. Ombrageux, il enfume et lacère.
Rimel te coule dessus, ça se passe comme ça ou ça n’a pas lieu. Ici le refrain t’emprise, les deux doigts dans la prise. C’est d’une traite qu’on s’envoie ce nectar, tôt ou tard, de nuit comme de jour. La valve, loin de se dégonfler (facile..), se saccade en se plaçant entre psyché sonore et coups de machette subtils autant que perforants. L’expérience de Rimel, assurément, le sert. Soudé, il dessoude. Electrique, en coup de trique aérien, massif aussi, nous dépose au mitan du bazar sans qu’on ait eu à relever la moindre faiblesse. Il faut dire qu’à chaque étape de leur parcours, ces gens-là ont toujours accompli ce qu’ils mettaient en place.
Alors Endorphines, entre traits mélodiques et impact zébré, sur chant proche d’un débit hip-hop en son début (si si), obsédant, produit-il les mêmes sensations. Fortes, dérangeantes, définitives. Alors que Le Jeu m’a lâché, cité plus haut, ne tire surtout pas vers le bas. Le bien nommé Pas de répit le suit, énorme giclée rock’n’roll vêtue de sombre. Rythmé, il fissure et dépote. Les mots, là encore, restent en tête. C’est Rimel qu’il nous faut, à nous, les convertis du rock en lisière. Sans paillettes, Rimel termine avec Aride. Quatre minutes de rock vertueusement et douloureusement poétique, en conclusion d’un disque prise de risques qui en plus de captiver l’auditoire, sort chez Slow Death.