Rien Faire, ça tord la pop. Ca la fait douce, de traviole, biscornue, bien à lui. Peuple, le deuxième galet du trio, risque comme son prédécesseur de faire ricochet. On y dégote, faussement amicales, neuf ritournelles tout de même charmeuses, que Rien faire d’être là inaugure en faisant bonne figure. Trituré, sonique mais aussi élégant, il impose une première échappée. T’as beau être prêt, ceux-là te surprendront tout de même. Retenue, saccades, voix avenantes, sons à peine tenus. Et bim! Sans qu’on sache si c’est voulu Rien Faire, d’un air de s’en foutre, n’en fait qu’à sa tête. Qu’il perd tantôt, trop affairé à se libérer. Des contraintes, de ses craintes, des formats. Le sel de guirlande, d’ailleurs, l’emmène ailleurs. Pop, bien mise. Sonorités lunaires, brise de bienfait. Pop, mais pas trop propre. Carillons, objets, boites à musique s’invitent alors penses-tu, c’est peut-être joli mais pas tout à fait conventionnel. Ca rappelle l’enfance, la belle France. Celle d’antan hein, pas celle de ce jour. Elle tendrait même, et ça s’entend, à la fuir. Par le texte, par la fantaisie. Par des gaudrioles inattendues, hagardes, qu’on accepte volontiers.
Toute seule dans son pull, bien emmitouflé, chuchote. Ses chants s’allient, choraux. Oh merde, c’est trop doux. Ca sort chez Dur et Doux, j’aimerais bien que le premier des deux termes soit honoré! Enfin un peu plus, je veux dire. Incorrigible, je réclame du fou. Pendant ce temps, néanmoins, le morceau fait son effet. Le rythme s’anime, ça prend car les voix, ensemble, chassent le mal. Peuple est joie, ses compos ont de la gueule. Vider son sac (bonne idée), filant, indé et rutilant, un brin noisy, m’allégresse. Il m’apporte en outre, et c’est ça qu’est bon, un surplus de vigueur. L’élan se brise, mais repart très vite. Trop bon çaaaa !!!Bourrasque noise, puis joliesse mélodique. Ca sautille, ça frétille, les textes frappent l’imagination. Chanter assez fort, pas plus anticipable, saccade et de ses ruades, bien ourlées, séduit. Difficile de s’y opposer. Le temps de la saison, basses rondes et bruits fins, chants bellots, allant haché, en remet une pincée.
La dérive suit, orageuse. Puis, histoire de contraster l’bazar, bien plus peinard. Quoique…derrière, l’écart guette. Sans survenir mais on s’en fout, le truc ne faute pas. Du tout même! Peuple, éponyme, oscille. Entre les beaux airs, l’orchestral, les volutes majestueuses, et des roulements plus indécents que relaient des embardées bien bruyantes. Rien Faire, c’est certain, ne se range pas. Sauf sur l’étagère, prêt à être dégainé pour être joué, illico presto. Ici, chargé de border l’opus, opère dans la tranquillité. Dommage, en lieu et place de ses belles formes j’aurais souhaité de l’escarpé. It doesn’t matter, Peuple réjouira la paroisse en brandissant avec savoir-faire la marque d’une pop au charme bancal de tous les instants.