C’est au Celebration Days Festival 2011, je crois, que j’ai découvert Black Market Karma. Le clan anglais me fit alors, littéralement, grimper aux arbres. Pour de jolies photos, d’abord, mais aussi et surtout par sa prestation. Je le retrouve aujourd’hui, et bien trop tard, flanqué d’acolytes du même esprit, sur une collaboration au long cours. Friends in noise donc, soit six morceaux délectables aux tons enchanteurs, qui voit le groupe entrer en fusion avec des artistes remarquables. Aping Flair (W/ Ruari Meehan), chargé d’ouvrir, le fait dans un psychédélisme aux relents shoegaze de haute volée, pour un début qui déjà sucre la gaufre. Je le savais, sa pochette me le disait: ce Friends In Noise fera notre affaire. L’impact de ce premier titre, ses sons 90’s rutilants, un peu flottants, séduisent. Ils s’étirent, plus marquants encore. Le chant, d’abords paresseux, fait son effet. Perfect! Et nous voilà ensuite avec un Wonky (W/ The Underground Youth) très Jesus and Mary Chain, ère Stoned and dethroned. Magnifique, fort d’une dualité vocale merveilleuse. On s’envole, dans une étoffe noisy-pop aux « papa-paa » du poids d’une plume. Je flanche, devant le pouvoir de la galette en question.
Alors The Sky Was All Diseased (W/ Tess Parks), pas des moindres lui non plus, plante ses notes dans mon épiderme. Il est subtil mais soutenu, la voix de sirène de Tess, à la Hope Sandoval, le nacre avec brio. Les perles se suivent, il faut rappeler qu’on n’a surtout pas affaire à des lacunaires quand ceux-ci ont pour nom Black Market Karma. Vocaux de dame, sucrés, et de bonhomme, plus grave, font très bon ménage. Heady Ideas – Joakim Åhlund Remix suit, dans des syncopes shoegaze psyché à souhait, qui n’en finissent plus de monter et de transporter. On décolle, direction les sphères. War In The Streets – Stan Belton Remix, aux tambours marqués sur tapis de guitares magiques, nous cueille au passage. Aussi sonore qu’en or, il fait à son tour pencher la balance. Du côté de l’excellence, ça va sans dire.
En guise de terme, et pour ne rien écorner, on percute un Ageing Boy (W/ The Confederate Dead) qui sans empressement, impose ses textures. Black Market Karma, comme usuellement, pose sa patte sur ce qu’il fait, il la met ici en commun avec une ribambelle de projets valeureux et ça nous donne au final, en toute logique, une sortie cachetée aux nombreux effets porteurs. Le morceau terminal dure d’ailleurs plus de sept minutes, ça lui permet de se fendre d’effluves définitives et par là-même, de rafler définitivement les faveurs de son auditoire d’avertis. Le tout chez Flower Power Records, structure anglaise d’un terreau extrêmement fertile.