BT93, soit Bernard Tanguy, m’avait plu, grandement, sur son premier jet éponyme. Alors pour son retour, sous la lumière d’un BT2033 qui bien entendu « honore » l’entreprise et sa dynamique déshumanisée, sans foirer la sienne, tu penses bien que j’en suis! Stupéflip aussi, qui délire pour amorcer ce BT93 introductif, mélodique, synthétique, un brin singeur. Fallait s’y attendre, le gaillard BT s’y entend pour tailler un costard à ceux qui avec un peu trop de prétention, le portent. Il va, même, jusqu’à poser avec, fier comme un coq (déplumé), au milieu de tours dont on n’a pas encore fait le tour. Les altruistes, enlevé, convoque le rêve(ur) et, tant dans ses textes que dans ses sons qui plaisent, consolide l’opus. Oh bordel, j’adore! D’une énergie à faire flancher les immeubles -il en rêve sûrement-, BT93 confirme ses dispositions. Sentiment vague réhabilite l’amour, au gré de textures électro-pop addictives. Sentiment, mélancolie, vagues légères mais soutenues. On succombe. Festival, sur la même flanelle légère et alerte, enchante. Tanguy parait guilleret, mais détrompez-vous; c’est sûrement, je le parierai, pour masquer sa contrariété.
En tout cas François I miss you, textuellement marquant (pas le seul, et pas seulement..), prolonge le bonheur. Sans trop de heurts, le disque nous gagne. Son ciel s’assombrit parfois, mais l’impression persiste: derrière des histoires désenchantées, humour et espoir perdurent. Qualité aussi, attends gros c’est BT93 quand même! Mauvais rêve est bon, aérien, tout aussi abouti que le reste. BT2033 est, dès lors qu’on s’y plonge, le tremplin idéal vers un vie « moins pire ». Ses morceaux rassurent, sécurisent, dressent un mur(et) contre l’ère en cours, où tout le temps tu cours. Les sonorités, tantôt, font dans l’emphase. Elles tapent des phases, j’adore. Ventimiglia despair les fait s’emporter, les voix s’y répondent et damned, tout ce bazar est coolissime à entendre! A tendre l’oreille, nous continuons. Les doigts de la main, atmosphérique, brille par son décor. Merveilleux. Dans son ornière CNC, ou nique la bureaucratie, insinue la même adhésion. On note, là aussi, le charme de l’enrobage. A grand coups de VMC, il aère et sidère.
Le boulet d’l’ art et essai (remix), ensuite, se corde. Joliment, sans trop en faire. Le suce-boules, à l’honneur, en prend pour son grade. Qu’il n’a d’ailleurs pas obtenu, bien trop médiocre pour glaner le moindre safisfecit. Mauvais rêve (original mix) termine, ou presque, ce BT2033 en avance sur son temps, dont il a tout compris. Alors il anticipe, joyeusement. Sur le reste, sur l’à-venir. Sainte Victoire assure les choeurs, de ce fait elle gagne les nôtres. Ici t’façon, tout est nickel. Ah j’allais zapper; avant les bonus Tu m’as aimé (feat. Sainte Victoire, bien nommée) aura à son tour vaincu, à deux voix alliées. L’autre bonus, BT93 (original Ju‘s mix), soufflant une électro-pop vivace dont la seule conséquence sera, si c’était encore de mise, de parachever un LP de haute volée, à écouter jusqu’à tremper le costard. Merci, BT93, grand merci!