Le 14 mai de l’année qui bientôt se finira, les deux La Jungle débarquent à la Brasserie BFM, dans le Jura suisse. L’un rappelle à l’autre que surtout, ého gros, faut trop pas zapper d’enregistrer le 500ème concert de la paire, vu qu’ça doit sortir en K7. Un comptage pénible s’ensuit, putain bordel mazette c’est ce soir le 500ème! Enfin, ils y croient; ça pourrait aussi être le 502ème, ou le 504ème, va savoir Edouard! Démunis, Jim et Roxie décident de le capter…sur le smartphone du premier nommé. Ca, c’est pour la petite histoire et le reste, un live comme de coutume enlevé, frappé, kraut, brut et étendu en durée, donne de suite du crédit à ses signataires. C’est un peu La Jungle certes, on louvoie sur six titres entre les genres et climats mais ces deux gaillards-là n’ont pas d’équivalent. Ah, l’objet sort en édition limitée, 200 cassettes de quatre couleurs différentes donc cinquante chacune. Pour une fois qu’ils sont précis dans les comptes! Bref, tu peux même choper le pack avec t-shirt si t’es dans les 50 premiers, je suis sévèrement tenté mais pour l’heure Technically You Are Dead, sous shoot de batterie-castagne, délivre une salve hors-contrôle. Sons en torrent, guitares bourrues, style La Jungle et rien d’autre puisque t’façon, t’auras beau t’affairer, La Jungle ne se compare pas.
Celebration Days Festival, 11 août 2019.
Je les ai vus à l’oeuvre, ce qui vous vaut les clichés ci-dessus/dessous, au CDF de Cernoy (60), à l’été 2019, et ce fut torride. Allez, les boucles te rentrent dedans et ne quittent plus ta carcasse, soumise aux flux du clan. Ca démarre donc fort, Hahehiho enchaine sans ménager qui que ce soit. Alternance entre voix d’homme et voix d’ailleurs. Cataclysme cadencé, pluie de sonorités à l’orée du l’affiné. Là encore, le corps à la danse se disloque. Vocaux éructés, noise et cosmisme. Sauvagerie, géniale folie. Cris et hystérie. Je te l’ai dit, si tu m’as pas cru écoute et surtout, va voir. La Jungle est unique. And The Serf Caresses The Head Of His Lord / Liberté Totale, là encore de l’inarrêtable amorcé par un entrelac fatal. Et ce crédo, « Liberté totale », enclumé à la gueule d’un monde en maladie, de dirigeants qui voudraient nous en priver. C’est pour le moins…libérateur, ça galvanise et ça atomise aussi. On tente de s’en relever mais au carrefour des styles et époques The End The Score, de sons de basse cold, balourde plus de quinze minutes au zénith, aussi psyché que kraut, mais pas seulement, qui m’évoquent la vague de la fin des 70’s.
Celebration Days Festival, 11 août 2019.
La Jungle, et ça l’honore, ne fait rien comme les autres. I Eat Faces And I Love It, vrombissant, lance le presque dernier rush en braillant, lancé à toute berzingue. Wild, effréné. Un ravage. C’est fini? Attends encore un peu, le groupe est généreux; Hyperitual s’en vient faire le bélier, une dernière fois, pour le plus grand plaisir d’une brasserie que j’imagine en furie. Vocaux sans glissière, unisson d’une pénétration à faire péter la bicoque. Heureusement les bâtisses, dans le Jura suisse, ont de fortes cuisses. L’enregistrement est certes rudimentaire mais il rend bien compte de l’intensité du live, territoire de prédilection des hommes de Mons. Qui sur le terme de leur prestation finissent en roue libre, débridés, jusqu’à nous donner soif de cette cassette qui malgré sa qualité vous mettra en difficultés sur un seul et unique point; le choix de sa couleur.