France Frites, à la pop salée/loufoque, fut bordelais. Il est désormais Bruxellois, ça ne l’empêchera certainement pas d’avoir ici légion. Oiseau musique, son EP à sortir demain, dévoile en effet un clan dingo, psyché, pop mais de travers, qualifié de « punk expérimental » mais s’affairant avant toute chose à herser son propre champ. Synthés planants, vocaux fous, psychiatriques parfois dans leur répétition (Becs et ses six minutes qui planent et font des loopings), approche individuelle font de France Frites une découverte à s’imposer. Surtout que 1000 Feuilles, dans un drumming en syncopes, regorge de notes entêtantes. Le chant, déjà, s’échappe de l’asile. Mais pas complètement car il conserve, tout de même, un fond de normalité un brin alitée. Le groupe fait le fou, mais n’y perd personne. Dur à qualifier, on peut néanmoins s’y fier. Il perpétue la touche de ceux qui, en marge, s’appliquent à y rester. J’en reprends, volontiers, un cornet. Oiseau Musique, par France Frites, ça régale les déviants.
C’est alors le Becs nommé plus haut, entre ciel et établissement public de santé mentale, qui me percute le bulbe. Il se suit d’un bazar nommé Le Funky des Zinzins, lui aussi décalé, qui mêle chants malades et vagues fines mais indociles. On s’y laisse prendre, happé par la nouveauté du rendu. Basketbulle, dont Jordan est fan (ben voyons…), se fait à son tour taré. Et rythmé, un tantinet surfy. On ne lui résiste pas plus qu’aux autres. Ce truc-là sort chez EXAG, digne de son insoumission. Basketbulle couple des vocaux aussi cinglés les uns que les autres; Victor Delestre, Lucas Furtado, Hector Latrille et Amaury Daurel, ensemble, vont bien. Enfin, je crois. En tous les cas (désespérés) De Gare en Gare, leur dernier jet tribal/lunaire à la durée étirée, mène bon train. Plus « serein » que le reste, il entérine la propension de France Frites à fuir les convenances, aidé en cela par un Oiseau Musique à la bien bonne zik.