Nantais, [OHM] joue dans la cour où rock 90’s, noise et vigueur punk, sur mélodies souvent valables, teintées de soul (ONLY THE END), voisinent. Of Hymns and Mountains est son premier album, on y trouve dix morceaux rugueux et ça débute rythmé, au gré de ce 3’39 » LOVE grungy/bourru et pesant, d’une belle cuvée. Il offre des encarts à la voix soul, comme dit plus haut, mariant légèreté et puissance de frappe. La crue arrive, on est là dans de la puissance sans retenue. Le refrain, plus tempéré, éclaire le titre. Réussite, à n’en pas douter. SHELL suit, pataud lui aussi, traversé par des riffs crus. Soudain, il se cadence. Ca groove, la section rythmique s’illustre. Saccadée, la chanson avantage elle aussi les trois hommes, soit [OHM]. Incandescent, mais pas seulement, leur rock fait ses preuves et dès leur premier long jet, semble les créditer. La batterie place un coup d’accélérateur, le contenu reste massif et épais. FAULt AND ONUS, ensuite, visite un terrain plus atmosphérique doté d’une envolée tout à la fois dure et lyrique. Les frères Brachet et Neige, leur acolyte bassiste, trouvent la juste mesure. Sans démesure, avec justesse et inspiration.
Plus loin CARRY THAT GUN, rock à toute berzingue, dézingue. Il file, se montre explosif. Il poursuit, simultanément, le sentier qualiteux emprunté par [OHM]. Voilà la déflagration qui souvent, sur un disque, apporte le feu nécessaire. Les guitares se bluesent occasionnellement, on a là et face à nous un raz-de-marée sacrément bienvenu. ONLY THE END, cité plus haut, se syncope au mitan de l’emporté et de l’ouvertement mélodique. Voix délicate, ambiance enciélée. Je lui préfère, je l’avoue, le [OHM] coup de bélier mais reconnaissons-le, la composition ne démérite pas. HYMN FOR CENTURIES, d’une amorce sombre, se dirige vers un déroulé haché, impactant. Il est presque funky, dans ses petites ruades. Ses envols lui donnent de l’allure, on reste en l’occurrence dans des recoins où la valeur règne. On breake, ici aussi le rentre-dedans et la mélopée soignée cohabitent sans heurts, si ce n’est les soubresauts qui animent Of Hymns and Mountains.
Ceux de THE GREENER MOUNTAIN, qui m’évoquent Seattle, sa scène, Soundgarden entre autres, teinté de soul chantée, ne gâchent rien. [OHM] assure une suite dans failles, que GOLDEN ASPIRIN consolide avec véhémence. Of Hymns and Mountains jalonne de bons débuts, s’il faudra à l’avenir confirmer il est bien entendu qu’ [OHM] poste là une carte de visite prometteuse, sans creux audibles. WHERE WATER FALLS DOWN, son ultime jet, le plombe pour finir avec brio, dans la lignée d’une série qui sans rien révolutionner, n’en affiche pas moins constance et qualité.