Puta madre, le mec me harcèle pour que je lui dédie quelques lignes, avec son album où y gueule sans arrêt. Ou pas loin. J’arrive plus à dormir frère! Alors, généreux malgré la conjoncture et pour, aussi, le dézinguer à la hauteur de son mérite, j’écris. D’un jet, un peu comme il écrit parce que t’façon, s’il réfléchit trop, ça donne n’importe quoi. Bref. Le mec de Wolf City, tellement prétentieux qu’il a ici tout fait seul (musicalement), se faisant aider par Laurent Santi le pété de thunes pour l’artwork (normal, le marseillais dirige Coeur sur Toi! T’imagines un peu l’opulence…), nous torche là un album de rage, The Island, qu’il inaugure tel un couillon in love avec de la folk lo-fi (KAU, putain qu’est-ce qu’on se fait chier!! Bon, on écoute quand même. Par « respect »).
Pommé comme c’est pas permis, le bonhomme change de ton, nettement, en nous assénant un NÂÂB hurlé, indus, un brin Killing Joke non? Il a du pomper, vu son peu d’identité. Et ses 15 000 projets. C’est noise aussi, bien remonté, massif et pas très délicat. Allez, continue gros! URU, sauvage, renvoie une force de frappe tribale qui met tout le monde d’accord. Les guitares débordent, la voix perd toute trace d’humanité. Plus loin GHÛÛL, Ministry dans l’viseur, se bride un peu plus. Attention, c’est pas non plus Casimir et Hyppolite, ce foutoir-là! Ca se craquèle, Wolf City fait dans le viril. Le ton est peu amène, The Island arrivera sans nul doute à capter l’attention de ceux qui comme toi, lectrice, et moi-même, refusons la sagesse. L’opus sort ici et là, si convaincu je t’ai alors ta thune tu craches, et vite!
Ce geste héroïque consenti, tu pourras te fader l’insidieux DHAVA (rassure-toi, moi non plus ses titres j’y entrave rien). Tu t’offriras une belle dégelée, Coeur sur toi gaillard! De grattes excitées, venimeuses, en assauts hachés la plupart du temps, aux airs de pavé prêts à la bagarre, Wolf City pose là son style. Magro, dont les vocaux m’évoquent je ne sais plus qui (ah si, c’est Treponem Pal je crois), parce que j’ai raison quand j’écris, confirme mes dires. Encart givré, sons acidifiés. Six cordes impétueusement mélodiques. Y’a de quoi faire, le mec y croit sûrement dur comme fer. Le riff se durcit, dans la foulée AUMGRN pèse lui aussi d’un poids conséquent. C’est dans le lancinant, puissant, que Wolf City se distingue. Oouuhh!, lance t-il comme un All Black en plein haka. Tu m’étonnes, The Island ne fleure pas la tulipe. Ni le romarin. Et encore moins le bégonia.
SRI RANI, en fin de bordel ou presque, suit cette même voie indus balafrée, aux accélérations bienvenues, qui permet à Wolf City de définitivement gagner. Le primaire de son disque me rappelle, et j’aime, le son près de l’os, wild et vrai, de bon nombre de sorties 90’s. Je pense, à l’instant, au Filth Pig d’Al Jourgensen et sa clique. Je l’ai plus, je vais le racheter. Avant ça TAUMORA, cru et riffu, éructe une dernière fois dans un impact qui n’oublie pas, régulièrement, d’inclure du (modérément) modéré. Je doute de l’exactitude du terme mais Wolf City, de son côté, balise son parcours d’une galette sûrement pas destinée à compter fleurette à la jeunette qui montera jamais dans sa charrette, même en pleine désillusion. J’ai fini, de toute manière le mec ne mérite guère plus que cet amas de lignes censées retraduire, de manière fidèle, la valeur d’une sortie que tu t’es peut-être d’ores et déjà offerte. T’as bien raison.