Interviewé ici, Sloy nous fait le plaisir de ressortir son fabuleux Plug, agrémenté des titres de l’ep Fuse. Le qualifier d’incontournable, encore plus sous cette forme, revient à peu près à prétendre que la terre est ronde où qu’octobre est entamé. Parallèlement à ladite réédition, ce Electric live 95/99 voit le jour et présente, incandescentes, dix roquettes scéniques de très haute volée. Chopées à Paris en 1998, Saint Lo en 1996, Londres en 1996 et 1996, Ris Orangis en 1997 et enfin Hesdin en 1999, les versions livrées sentent l’Electric, le coup de jus, la furie vocale et l’intensité sonore. Et ce d’autant plus que c’est d’emblée Pop, qu’on ne présente plus, qui nous pète à la face. L’explosion, Armand dans l’hystérie, son gang soudé dans une rythmique béton. C’est pas très Pop, c’est en fait très Sloy. C’est complètement Plug(ged) mais rappelons bien que Sloy n’est pas, loin de là, réduit audit morceau, fût-il emblématique. La grenade Game, batterie martelée, vocaux à nouveau fous et p+++++ qu’est que c’est bon, en atteste en dégoupillant dans la foulée avec autant de vigueur, non jugulée.
On peut d’ores et déjà le dire, ce live est une idée de génie. Il restitue fidèlement, sans fard ni arrangements fortuits, la tenue scénique du trio. Lorsqu’il breake Sloy, sans équivalent, offre ensuite des encarts frappés. Many things (to wear), tel un coup de trique, cingle. Son magma sonique t’en donne pour ton fric. Tu penses t’en remettre mais Exactly, de sa frénétique montée en puissance, t’assène une nouvelle dégelée. On quitte alors les compos de Plug, Tubes prend le relai et honore le second album des bitterois d’origine avec force guitares à la Gang of Four. De ses gimmicks imparables, Sloy fait usage pour notre plus grand bonheur. Bull, après ça, les réitère dans une énergie derechef ouverte, au gré d’un groove incoercible. Sloy, je le répète, n’a d’égal que lui-même. Ses lives de l’époque, j’en témoigne en tant que participant, figurent en toute logique dans le top 5 de bon nombre d’entre nous. Ses disques? La même. C’est bien pour ça que ces ressorties, qui en annoncent d’autres, se doivent d’être acquises. Eat your toy, dans l’attente, libère des geysers d’électricité. Electric live 95/99, bien que couvrant trois opus différents, se montre extrêmement cohérent.
Plus loin The elect, issu d’un Electrelite sous haut voltage, où la basse de Virginie charpente l’ensemble d’une manière plus qu’audible, enfonce l’enclume. A la guitare, l’inventivité d’Armand assure notre félicité. Dans le chant, écoutez bien et je n’aurai alors plus à tenter, dans le dur, de le qualifier par le mot. Spermadelic, en avant-dernière position, riffe cru et très vite, rafle à son tour la mise. Coulis de guitares, dépaysantes. Trip sans retour. C’est Sloy. I’m an electrelite, sur lequel la dame citée plus haut affiche sa complicité avec un batteur élastique, s’en vient alors conclure. Le morceau est possédé, Armand le vitriole et ses cordes le lacèrent. Dans le rythme, c’est un rouleau compresseur, groovy jusqu’au delà de nos attentes. J’en ai fini, je m’ en vais enchainer avec Plug et comme à l’habitude, dans la foulée, je m’enverrai la collection entière car avec Sloy, rares sont les auditions se restreignant à une seule de leurs galettes. Indispensable!