Alor que personne ne s’y attendait La Jungle, doté d’un Ephemeral feast âgé d’à peine deux mois, générateur d’émois, nous revient parce que bon, on les connait les gaillards! Toujours prêts à faire parler d’eux mais de manière éloquente, là où d’autres font dans la surenchère stérile, il livrent ici deux morceaux dudit opus, accompagnés de leurs remixes respectifs. Si la nouveauté n’occupe qu’une partie des débats, Hallow love et ses fulgurances cosmico-kraut aux voix barges sur fond de loopings sonores fait d’emblée la différence. Ca tombe pas trop mal, c’est à ça que s’applique La Jungle. Créer, différer, fuir le prêt à porter musical. Il le fait bien, avec fougue, tribalisme et énergie. t inventivité, dopé par des guitares qui ne s’en laissent pas compter. La pochette est signée Warvin soit Mathieu, guitariste, claviériste et chanteur du groupe. Tout ça à la fois, avec de fortes effluves de DIY. Hallow love se termine dans le taré vocal, puis sa relecture laisse le champ libre à Yorina Di Bosco, rencontrée aux Rockomotives l’année dernière.
Sans crier gare, la dame clubbe le bazar et te le fait pulser en mettant l’accent sur le refrain, obsédant, qu’elle sertit de sonorités virevoltants. On change de tons, dans les sons, ce qui a pour effet d’étendre l’impact du titre. Comme dit dans d’autres écrits La Jungle, t’façon, ne confie pas ses compos à des clampins. Pour approuver je gesticule, tout en tapant ces quelques mots. Another Look To The Woman In the Gloom place ses voix de robot, ses sons célestes et cadences en bourrasque. Ah bah tiens, les guitares s’excitent, versent de l’essence, enfantent la danse. On n’a pas fini, avec La Jungle, de se trémousser à qui mieux-mieux. DC Salas, avec lequel La Jungle aime à collaborer, se charge de séquencer, dans l’acidulé, ce Another Look To The Woman In the Gloom aussi leste que mécanique, sur plus de six minutes spatiales. L’objet verra le jour en vinyle, en édition limitée à 300 copies disponibles sur le Bandcamp de la paire ainsi qu’à ses concerts où, vous le savez comme moi, la prestation des deux gonzes incite fortement à l’acquisition de leurs rondelles sillonnées.