Découvert à l’instant même, en paressant sur Bandcamp, Douce Angoisse joue depuis plus de 10 ans une électro provocante dans le mot, obscure dans ses textures mais aussi spatiale, chantée en plusieurs langues. L’artiste vient de Montréal, a transité par Paris, Buenos Aires ou encore Londres. Feliz Funeral est son nouvel EP, cold, au mot inspiré qui narre des aventures sans joie. Parfois gravement, parfois plus légèrement dans le sens où les vocaux varient, créant une arroche supplémentaire. En collaboration avec Buenas Tukas Kombo (Gaspard Tignanelli et Emmanuel Antonelli), l’EP laisse une empreinte amorcée par Tonight, dans une électro de nuit. J’ai bu, ensuite, se développe plus saccadément. Vaporeux, il s’envole et oscille. Douce Angoisse, dans le verbe comme dans le son, se distingue. L’éponyme Feliz Funeral, autant sombre que finaud, émerge de la brume et se pare de guitares drues. Bien vu.
On amène ici, de manière appréciable, de la rudesse. Le ouaté c’est bien, le ouaté vicié c’est mieux encore. Correr en pijama file, cold, entre voix douce et parure froide, sur fond d’Espagnol qui dépayse. Douce Angoisse pose sa patte, Begging et ses loopings grinçants postés entre électro et riffs crus se charge de finir sur une note tout aussi prenante. Il vrille les sens, se réclame d’un genre indéfini. Sa survenue confirme, tout à la fois, la touche Douce Angoisse et ses climats qui sans avoir à forcer, arrivent à captiver sans faire décrocher.