Denner, de Rennes, a déjà été honoré par ici. Il va l’être encore puisque généreux, il compile ici ses trois ep récents, sortis l’année dernière, en leur ajoutant trois nouveaux titres. Ca nous fait 15 lingots, façon New Orderà la mode Denner parce que c’est évident, certes, mais tellement bon qu’on ne pourra s’empêcher de s’en gaver. Le première sucrerie se nomme The kelp, elle contente au delà de l’attendu. Personne ne demande son dû, Low life suit et Sumner pâlit. Turbulence honore son nom, Tranquility aussi et ce, avec grâce. Avant, très franchement, de s’emballer sévère pour revenir à du plus posé. Life and Limb déboite, rapide, dans une cold-pop mélodique et appuyée. A Stab of Loneliness laisse la basse présider, de concert avec des synthés au ciel et des guitares qui brillent. On retrouvera ça « tout du long » car chez Denner, outre le fait d’avoir du nerf, on polit ses mélopées. Mais pas trop hein, juste ce qu’il faut. Ultima Thulé percute, se fait dans l’ombre, froid et leste. Le Français prend place, valable. Tel est le jour le réinstaure, sur des tons à la Joy Division quand il se fige et donne dans le funèbre. Denner accumule les atouts, l’idée de rassembler ses ouvrages ne souffre pas la discussion et encore moins la contestation.
Together in Obscurity, dans sa poudre de synthés et son groove de basse cold, le prouve sans plus attende. 1982, à nouveau in French, affine le trait sans perdre sa glace de basse. Sans maillon faible, Denner ne fait pourtant pas le fier. Il se consacre à ce qu’il aime, honnêtement, avec talent. She Radiates Darkness dessert une cold-wave teintée d’électro-pop, enciélée, de valeur. A chercher les défauts, tu te mettras en porte-à-faux. Denner est vrai, performant, crédible de par son parcours, son vécu, ses créations. Together in Obscurity (french short version), outre le fait de sacrer notre langue, parachève la cohorte des morceaux déjà connus. Et ce n’est pas fini puisque les 3 offrandes de Denner se présentent ensuite, Sometimes en tête de gondole. Cold, punk (dans l’énergie) et minimal, définitif. Fougueux. Shades & parasols, plus haché et tout aussi frontal pourtant, assurant une fin, ou pas loin, de superbe tenue. Together in Obscurity (version orchestrale), enfin, terminant le job sur une note…orchestrale? Affirmatif mon général et le morceau, bien que retenu, trouve son rang aisément, vautré dans l’élégance au terme d’une série de qualité poussée. Et ça sort chez Meidosem alors là, je ne vois vraiment plus quoi dire…