Dury Dava, d’Athènes, j’en ai déjà parlé ici. Avec plaisir, dans le tourbillon d’une folie sonore bien façonnée. A l’heure du deuxième album, le quintette continue fort heureusement à n’en faire qu’à sa tête. Sept titres suffisent à exercer l’emprise, à droguer l’auditoire, à le balader d’instants furieux en espaces sous produit. Le bazar est fiévreux, Ηλεκτροσόκ sent la rage et laisse gicler de grosses effluves 70’s. Ses guitares mordent, son groove fulgure avant d’instaurer un passage céleste. La diff’ est faite, Μεγάλο Μωρό s’empresse de compléter le panel en affolant ses sonorités. Remuant et dans le même temps « dans le ciel », il sonne lui aussi fou, vrillé, incendiaire. La largesse de l’instrumentation amène un plus réel, le chant en Grec aussi évidemment. Rock enfumé, blues reptilien, sphères psyché sous ivresse donnent le tournis, l’écoute est un délice intégral. Signé chez Inner Ear, un « plus en plus » je dirai, Dury Dava joue, pour parfaire le trio d’amorce, sept minutes d’un Μετάλλαξη bluesy-funky, en ruades subtiles truffées de bruits d’ailleurs.
Le morceau s’emporte, filant sur les rails de la valeur sûre. A la moitié des festivités, Καλό Πουκάμισο offre une accalmie folk, délicate. On respire un peu, on ne demande toutefois qu’à se faire à nouveau culbuter. Παραλίγο se retient pourtant, dans un climat sulfureux drapé de beauté, perché et mystique. Ici, le trip est sans espoir de retour. Πισίνα 1 lance alors ses rythmes tribaux, ses guitares griffues, son tumulte qui pourrait bien exploser. Je pense, en l’occurrence, à I Mother Earth qui dans les 90’s, proposa un rendu similaire dans l’esprit. Πισίνα 2 termine ensuite le boulot, psyché jusqu’à ne plus cesser de s’élever. Dury Dava désarçonne, présente de nouvelles contrées, marie rage et tempérance, fulgurance et recoins spatiaux, avec l’aplomb et la déraison qu’on lui connait et qui, une fois de plus, asseyent son identité.