Sur Akene, denier album en date, Gontard d’Isère nous faisait la misère. J’entends par là, de par ses Romans, il nous enchantait. Large d’esprit, plein d’esprit aussi, il me forçait à, derechef, lui emboiter le pas. C’est ce à quoi je m’adonne, t’façon, depuis que j’ai découvert le gonze. Mais tout de même, n’allez pas exagérer. Moi, le réfractaire aux relectures, me fader son Akene (remixes) discothécable à souhait. C’est trop, c’est trop…bon et c’est bien pour ça que pour la cinquième fois, si je ne m’abuse, j’honore ici le musicien qui en d’autres temps prétendait Repeupler. Parce que d’un part, il fait appel à des gaillards qui s’y entendent. Et que d’autre part, ses sept remixes rutilent jusqu’à n’en plus finir. On se Pavane, quand se pointe Damien Tronchot qui entre piano et électro lunaire aux belles effluves jazzy, revoit Faillite dans une veine cinématographique bien trippy. Première réussite que confirme instantanément Mahalia Dooyoo (Rrobin remix), rythmé, insulaire, qui de ses airs nous met le cul par terre ou plus précisément, en mouvement. Il renvoie, dans le même temps, des airs de Gainsbourg des îles, enivrants comme le fut le grand Serge.
Gontard excelle, La séduction (Twani remix) reggaetise son répertoire tout en dubbant avec classe et vérité. Le trip est enfumé, déroutant, le verbe sensuel. Les loups (I am Sparrow remix), au gré d’une électro pop-rock spatiale et alerte, s’acidule et jette du dark lumineux. Il s’emporte, grésille, frétille. Hyacinthe Chetoui, batteur de la Maison Tellier, a fait le bon choix en révisant le morceau. Le plein de super (Laudanum remix), en plus de réinstaurer une histoire de vie dont je m’entiche, sonne french pop d’il y a un bail, pourtant très actuelle encore, animée et entêtante, gorgée de notes vrillées. Gontard fait mouche, ne la prend pas, Gontard séduit tout son monde. Qu’il compose ou refile ses tracks à d’autres, il tape dans le mille. Camion (Colonel Winter remix), appuyé, me plait puisqu’à son terme, je le rejoue. Fort, porté par ses séquences célesto-rythmées un brin cold. Remixes fait son effet, s’agissant de Gontard il ne pourrait, quoiqu’il en soit, en être autrement. Mahalia Dooyoo (Pardonnez-nous remix), concocté par cinq parisiens dont Gontard est totally in love, instaure pour finir un taf house dansant à toute heure, entrainant et adroitement orné, qui à l’instar du reste se pare de sons bien trop bons pour qu’on les laisse de côté, tout comme cette enfilade de remixes qui enjaille mon début de week-end.