Cucamaras, de Nottingham. Un premier EP, ce Soft soap indécent et incandescent. Cinq pavés remontés, post-punk à la The Fall sur ce Death of the social qui déblatère sévère. Joshua Hart (Guitare, Voix), Oliver Bowley (Guitare, Voix), Joseph Newton (Batterie) et Daniel McGrath (Basse, Voix) jouent serré, Winners Chapel glaviote d’emblée et grésille tout en y allant frontalement. Le chant, d’abord retenu, finit par s’emballer. L’instrumentation aussi, dans la crue totale. Pour un premier jet, Cacamaras est bien loin d’être à la ramasse. La basse groove, froide. Le tempo est soutenu, l’air vicié. Policeman, lui aussi frontal, explose et éructe. Révolté. Cucamaras a de plus le mérite d’aborder des thèmes intéressants tels que la jeunesse, la socialisation défectueuse et l’essentielle communication, elle aussi rompue. il allie mot et son, rageusement. Safe bet marie guitares d’argent et d’ardeur, vrilles soniques et cadence marathon. On aimera, ça doit d’ailleurs bien balancer dans les conditions du live.
Les grattes punk de Death of the social, nommé plus haut, muent ensuite en une attaque insistante. La voix, de son côté, persiste dans la tchatche. Ca lui va bien, le quatuor enchaine de toute manière les créations épileptiques. Same glue, la dernière de toutes, vient pulser dans une subtilité parée, là aussi, d’un rythme agile. Cucamaras réussit la prouesse, sur son premier jet, de ne jamais faillir. Il constitue, après Nasty Joe « from Bordeaux », ma seconde écoute obsessionnelle du jeudi, associée à un modeste ballon de breuvage rouge issu de la cité Girondine.
Photos Will Lomas.