En live? Percutant! Sur disque? Itou et Fréquence violence, dans l’excellence et en faisant valoir de belles mélodies, au mitan du bordel métalissant « from Lésigny », le prouve en faisant suite à un Tête blême déjà mastoc. Pogo Car Crash Control, hors-contrôle, s’en revient faire le mariolle, le temps de douze titres qui l’avantagent grave. Tourne pas rond, sans tourner en rond, délivre d’emblée une tempête métal éructée, aux guitares excitées. Des passages plus fins s’incrustent, on note de suite l’apport des mélopées. Ca groove, ça tabasse, ça fracasse. J’en reveux. Traitement Mémoire riffe hard, chamboule tout mais laisse la tempérance s’installer. Entre force et modération, le quatuor évolue sans aucune trahison. Passage lourd, sur fond de vocaux caméléon. Cristaux Liquides, presque, pop, est une grosse pépite. Il entérine, de plus, le choix d’un rendu « apaisé » (ce n’est pas, je le sais, le terme le plus approprié…quoique). L’essentiel reste, pour le coup, que « PCCC » enchaine les titres forts. Reste sage, d’abord retenu, lâche ensuite des riffs d’acier. Il s’emporte, envoie valser tout ce qui l’entrave. Topissime. Le titre éponyme, rythmé, dégage une vigueur folle.
Après ça Passe-Moi Le Bébé, aussi leste que ramassé, change de ton à l’envi. Posé, lui aussi, entre airs avenants et coups de semonce. Me Parlez Pas trace, hardisant, sans trop d’atermoiements. Sans faille, le groupe terrasse ses opposants. Passage folky, puis fin du bazar. Ville Prison détale à son tour, bourru, dans une veine que le clan maîtrise parfaitement. Avec, ça et là, des plans presque rappés. Et, merveilleux, des encarts doucereux. Ca tient debout, de bout en bout. Recommence à Zéro, d’une amorce bridée, file ensuite vers un rock athlétique, mélodique, poppy mais aussi offensif. Sur fond, ici encore, de riffs sacrément bien tronçonnés. Tu peux pas gagner, prétend le titre suivant. Tu parles, tout le monde en redemande. Pogo Car Crash Control met de l’eau dans son vin, le procédé est loin d’être vain et le laisse corsé. Il use, sans trop compter, d’apports affinés. Aluminium, remonté, se Slayerise dans les guitares. Le chant oscille, tantôt colère, tantôt plus « pépère ». Fréquence violence, manifeste de rock teigneux, permet à ses pères de franchir un cap. Encore.
Qui les arrêtera? Pas grand-monde. Lancés sur la voie d’un succès mérité, ils distribuent mornifles et brefs câlins. Les malins. On n’en demande pas plus, à l’heure où l’aseptisé nous donne vie de tiser. Pour finir et pour démolir Criminel Potentiel, entre solos d’antan et force de frappe rugissante, assène l’ultime raclée d’une nouvelle galette bien au delà du juste bon. Exutoire parfait, échappatoire jamais surfait, Fréquence violence s’écoute…dans la fréquence, fort de préférence, en levant un poing rageur à la face des injustices étatiques des avides de fric. C’est une arme, une bullet in your head salutaire, construite à grand renfort d’idées porteuses et de bastonnade sonore accomplie.