Bollide est de Saumur en Auxois, en Bourgogne. Il a, depuis 2006, pas mal collaboré. Auteur, compositeur, guitariste, bassiste, claviériste, arrangeur et chanteur, il oeuvre aussi pour le cinéma et la télévision. Ce disque est son premier album, il y joue de tout bien sûr. Dominique Moretti l’épaule à la batterie et aux percussions, en live la team est un peu plus large. L’opus oscille entre rock, plutôt offensif, et pop de choix. Dans la qualité, récurrente, mais dans le prévisible, tout aussi évident. The one ouvre bien, dans une pop-rock au timbre vaguement Stroksien. Encore mélodieux, le registre s’y tient avec I lost you, un peu trop rutilant, aux guitares bluesy. Du déjà entendu qualitatif, voilà comment je pourrais qualifier Bolidde. Je reste toutefois, à l’issue de ces deux créations, sur ma faim. J’aime le riff, la graisse rock. La prudence m’ennuie. Double life, rugueux, me satisfait donc. Ses guitares partant à l’assaut, on n’est pas très loin de Josh Homme et consorts. Si Bollide pouvait, constamment, jouer de la sorte, j’en oublierais presque le manque d’identité qui parsème son ouvrage. Grandma respire un blues-folk pour moi ennuyeux, au vu de ce qu’il évoque ça parait toutefois logique. Vous l’aurez compris, Bolidde fait bien les choses mais ne se distingue pas vraiment, du point de vue de l’apport personnel. La galette est teintée, audiblement, par ses influences.
Plus loin Come to me, ombrageux, le ramène sur une voie plus frontale, où rock viril et parties bluesy, refrains mélodiques se greffent jusqu’à enfanter un morceau estimable. Wizard man enchaine, il fait retomber la pression. Bolidde aime le blues, il en nappe la plupart de ses compositions avec une certaine joliesse. Mais la chanson, excepté ses envolées bien placées, ne m’excite pas. Rocky girl est plus percutante, ellle me ramène à l’écoute. Je préfère quand Bolidde trace, suinte de la crasse plutôt que de faire le beau. C’est un peu le cas ici, ensuite Low l’assagit singulièrement. Pas ma came, quoique pas désagréable. Buzz pourrait le faire (le buzz, assurément, et accessoirement mon bonheur auditif). Il rocke, hausse le rythme. On n’est certes pas dans la bondieuserie totale, mais ça me va. Bolidde a incontestablement du talent, ça lui permettra de se démarquer après cette première livraison sans défauts éliminatoires, loin s’en faut. Il a d’ailleurs le bon gout de finir sur un Nightmare qui n’en est pas un (de cauchemar), rock et blues mêlés, aux reflets brit-pop, au terme d’un album agréable à l’écoute mais insuffisamment « à lui ». Ca viendra, pour l’heure le Bourguignon démontre en tout cas des aptitudes qu’on ne peut lui discuter.