Fichtre! Ca dégraisse euç’ truc là! Ca s’appelle Pipi Tornado, ce qui fait que dans un premier temps j’ai cru à un combo punk potache, comme souvent. Que nenni! Ca glaviote un rock sous tension, combinée à des genres divers. Les membres du can, autour de l’excitée Mélodie Pastor, ont tous trainé leurs guêtres dans des groupes probants. Cet EP éponyme est la suite quasi directe de la formation de Pipi Tornado, survenue en 2019 mais entravée, comme chacun le sait, par le Covid. La clique de 4 en a profité pour composer et ma foi, grand bien nous fasse car le rendu dégorge 5 créations foldingues, amorcées par le rock’n’roll furibard de Spider, orné par la féminité mutine et canaille de Mélodie. Un soupçon de Bellrays, les deux doigts dans la prise. Du Hagen dans la folie chantée, des riffs qui dérapent. Une rythmique souple, fonceuse aussi, et voilà l’travail. J’entends du Gossip, aussi, dans le taf de Pipi Tornado. Ca se termine à peine que déboule déjà Pipi of the apes, ouragan rock au groove dépaysant. La frontwoman, en caméléon vocal, assure le show. Autour d’elle, ça ferraille sévère. Solo de guitare, court et efficient. Riffing cru, une fois de plus.
Une sorte de fusion folle, débridée, à la Pipi Tornado, caractérise l’effort. A l’issue de ce coup de mistral assez magistral Rats (radio edit), plus posé, renvoie une trame aux sons joueurs. Pipi Tornado se diversifie, ça ne le rend que plus marquant encore. Back now renoue avec la dynamite, de manière syncopée. On note, encore, la prestance vocale et l’étayage funkisant de choix, nerveux et racé. L’écoute sera passée très vite: Roddy Pee-Buddy s’en vient la clore, dans la grooverie imparable d’un melting-pot façon Red Hot (ceux des débuts, les tarés sans souci du billet vert) qu’entourent des breaks presque psyché. Pipi Tornado, pour un tout premier tir, vise juste et place la barre à un niveau relevé, suscitant de ce fait des attentes pressantes et laissant augurer de scènes sans trop de sagesse.