Lancé par un album de taille, Yes Basketball « from Rennes » nous fait le coup de l’opus patchwork où se côtoient, dans le désordre, inédits, B-sides, unreleased, solos de batteries, morceaux de rap, feats divers, un hommage, des insultes, de l’amour et du vent, comme le groupe aime à le prétendre sur sa page Facebook. Le truc sort en digital, il est à prix libre et en écoute gratuite mais dites-vous bien qu’après la première audition, ses neuf plages tarées/barrées en appelleront bien d’autres. IMPRO 1, justement nommé, claque son barouf en amorce. Il percute, son pouls est fou et ses sons répétés. Indus, noise, zik sans tête? Un peu de tout ça mon général, et à l’arrivée t’as plus qu’à approuver. Surtout qu’ ELIO 3, en deuxième position, groove direct à la Soul Coughing. Donc magiquement. Agité, doté de chants hallucinés, il place les B-Sides au niveau le plus élevé. LIAR, dans une brume jazzy soft et vocalement distinguée, nous emmène dans d’autres sphères inédites. D’un coup, le titre mue psyché et affirme sa tchatche. Après lui KNOCK KNOCK (YOUBORN), au filet de voix rap là aussi, évolue posément mais en se parant, à son tour, d’abords inattendus. Bien belle idée, à l’évidence, que ce recueil de « chutes » d’une valeur confondante.
LET IT BE BLOWN AWAY (FEAT. MAXWELL FARRINGTON, tout de même), bruyant, syncope en laissant fuser des bruits délirants. Irrésistible. Après avoir revu ses morceaux Yes Basketball, d’un talent givré, nous gagne encore en signant du nouveau. Ainsi ADAD, aux synthés joueurs, déroute t-il en cheminant, inclassable. Cadence hip-hop, chant narrant ou détendu, sons de toute sorte et dérapages noisy se font la nique, pour un rendu de haut vol. Que suit LA DOSE (ASTRID RAD FEAT. YES BASKETBALL), aux textes en Français, atmosphérique, légèrement soul. Etonnant, comme l’oeuvre de Yes Basketball qu’évidemment, nous plébiscitons. Un duo vocal remarquable s’invite, puis IMPRO 2 castagne un foutoir pas très éloigné de celui de son premier volet. Ca percussionne, autour de la frappe se placent des sonorités qui refusent de varier. Ca passe comme une gorgée d’ café, donc vite. Il est l’heure d’en finir, plus ou moins dans l’délire, avec ce WAY OUT quasi noise rap qui avance sans hâte, un tantinet flemmard. Des samples (est-ce bien ça? Avec Yes Basketball on ne sait plus trop, à vrai dire…) et penchants au bruit en marge caractérisent l’issue, au terme de laquelle on se dépêche de rejouer le bazar afin de s’en imprégner de façon plus poussée encore, au gré de compositions au « désordre » extrêmement prenant.