Projet solo de Yan Skene, membre et fondateur du groupe Bleu Nuit, Coins Parallèles se donne des ailes avec Démo, mal nommé car son niveau dépasse celui d’une banale…démo. En cinq titres post-punk qui flirtent avec les late 70’s, le mec qui pour le coup fait tout, ou presque, s’illustre sous influence Malajube et il apparait que celle-ci sert l’intérêt d’un rendu où punk, new wave, no wave et musique expérimentation groovy s’entremêlent pour former un EP attirant au possible. Il incite d’abord à Ne rien faire, dans une trame entre B 52’s et Bush Tetras ou A Certain Ratio, enfin c’est ce que personnellement j’y entends. Ca pulse et ça déhanche, impossible de résister. On n’essaye d’ailleurs même pas. Le début est de taille, minimal mais acéré, accrocheur dès ses premiers instants. On se remet à peine de Ne rien faire -c’est si bon parfois- qu’Un trou dans la tête, suivant ce même déroulé vif et ramassé, nous en ressert une assiettée.
Le chant se fait fou, sur Démo ce n’est certes pas la raison qui guide l’artiste. Il dévie, trouve les sons qui vont bien, et divague savamment. Chanson pour un thème, sur à peine plus d’une minute de sonorités indéfinissables, pousse l’écart plus loin encore. On s’y laisse prendre, séduit par la liberté de Démo. Subterfuge dure à peine plus, il vire noisy et quasi drone. J’aurais préféré, je l’avoue, un morceau moins abrupt, plus achevé. Qu’à cela ne tienne, le titre éponyme s’en vient fermer la marche en suscitant la même adhésion que le début de l’ep. Il revêt des teintes exotiques dans ses percus, laisse filtrer des bruits au bord de l’indus, et file sans demander son reste. C’et une conclusion imparable qui nous tombe sur le râble, Coins Parallèles fait honneur au père Skene et sa rondelle initiale sort sur cinq structures indé comme j’ai toujours aimé, en phase totale avec l’esprit et l’approche de l’entité naissante qu’elles hébergent.