Déjà mis en avant pour son EP Helmet, Manic Maya « from Lille » nous ressert quatre titres, sur ce Hope bien ficelé qui s’orage comme il dépayse à sa guise. Pour un deuxième jet, il s’agit d’une réussite et le style du trio s’affirme, surligné par un Fortress à la retenue électrisée qui attire l’oreille. Avec, par dessus ça, le chant typé de Myriam Bovis et des notes qui déroutent. Ca prend sans forcer, on a ensuite droit à ce Bad karma dont la basse assure le groove, psyché, enciélé, avant qu’il ne durcisse le ton et se saccade imparablement. Il oscille entre secousses souillées et plans spatiaux, avec bonheur. Il bouillonne, refuse de se laisser capter, serpente entre les options. Manic Maya laboure son champ musical, personnel, jusqu’à complètement se démarquer. On l’en loue, ça nous offre un EP dont les qualités ne doivent rien à quiconque si ce n’est le groupe nordiste lui-même.
Avec The Belly, on opte à nouveau pour l’alliance entre beauté et syncopes déviantes, dans un univers vaguement jazzy, prêt à s’enflammer, concocté avec soin et imagination. Il reste sur le fil, magnifique. Manic Maya dispose d’une posture, d’une vision qui le dispensent d’être hâtivement assimilé à tel ou tel courant, à telle ou telle influence criarde. C’est évidemment à relever et Waiting for the end, sur près de sept minutes à la lancinance qui monte en intensité avant de redescendre, dépose à son tour et pour un ultime trip de choix sa grâce variable, jamais figée, qui fait tout l’attrait d’une sortie de très haute qualité.