Projet d’ Alexander Leonard Donat qui en mène d’ailleurs plus d’un, Fir Cone Children évolue dans une sphère dream-pop illustrée par It Chooses You et ses 10 morceaux attrayants, rêveurs certes mais aussi piquants. L’Allemand y fait tout ou presque, comme ailleurs, et charme d’emblée au son d’un The Age Of New Biedermeier (ft. Jackie Kasbohm) effectivement bien dreamy, doté, aussi, de guitares qui dégoupillent. Le titre galope, direction les coeurs. On relève, comme chez Vlimmer, l’adresse du bonhomme. Les chants s’associent, différents mais finalement complémentaires. Knees In The Sand (ft. Krissy Vanderwoude), dans une fine pluie de synthés, trace à son tour et suscite le même enchantement chloroformé. On a droit, ici aussi, à des alliages vocaux qui réhaussent une composition déjà élevée. Les guitares se font shoegaze, le fond reste vaporeux. Du tout bon, bien entendu, signé Fir Cone Children. Que Turtle stone, avec ses beaux motifs, fait briller pour la troisième fois.
L’objet, en K7 et CD, sort de plus chez Blackjack Illuminist Records où trône par exemple Feu Follet. Cereals & Confidence se syncope, prend des airs cold, mais laisse ses notes scintiller. Meadow Orchard (ft. Krissy Vanderwoude), ensuite, se montre appuyé dans sa rêverie. Il est alerte, léger dans la voix, brumeux évidemment. De légères secousses électro le portent, l’amenant à l’image du reste vers les cimes. Skate On, Marz fait dans le dream-punk, un brin cold aussi, folichon et débridé. Fir Cone Children aligne les pépites, quelle que soit l’option voulue et ici, il brise le rythme pour adopter une texture différente avant de se remettre à faire le barge. Ca lui va bien, son opus est constamment plaisant. Pour le coup, la terme de la chanson se fait abruptement noisy. Foals (ft. Jackie Kasbohm), après ça, passe la sixième, breake atmosphériquement et produit un ressenti similaire, profitable.
Impeccable, It Chooses You livre également un Paint The Streets sensible. Il se souille avec éclat. L’auditeur trouve sur sa route, à nouveau, des sonorités qui l’emmènent et le bercent, sans oublier de s’enhardir à l’occasion. Un vrai bonheur, qu’en l’occurrence des tons cold-wave qui évoquent The Cure viennent enrichir. Alors que Danish dynamite, agité, dreamy comme à l’habitude, fait valoir des spirales prenantes. Ses basses apportent du froid, on prendra aussi bonne note, par ailleurs, d’une pochette qui incite au voyage. Slide Into Uncertain Times, chargé de fermer la marche, ne diffère pas de l’ensemble. Saccadé, dans une torpeur animée, il navigue entre shoegaze, prétentions dream-pop et embardées noisy bien postées. Fir Cone Children, on ne peut le réfuter, signe à l’arrivée un album cohérent, exempt d’erreurs, qui n’inclut que des compositions probantes et distingue les mouvances qui le concernent.