Déjà dépositaire d’un opus de classe avec le Superhomard, chanteur chez les noiseux de Dewaere qui préparent actuellement leur deuxième fournée, Maxwell Farrington s’essaye aussi à l’aventure solo. Le Briochin venu d’Australie y place velours du chant, diversité musicale, « déco » de première main et mélodies tantôt enjouées, virevoltantes même (l’excellent Shadow, taillé dans une électro-pop jubilatoire), tantôt plus intimes. On n’a d’ailleurs pas le choix, l’élégance « saxotisée » de 2am avantage d’emblée le très affairé Maxwell qui, en bon « cuistot » de métier qu’il est, insuffle dans sa pratique musicale sa propension au bon goût, au fumet odorant et appétissant, fait maison. Il use du Français, aussi, sur ce Je préfèrerais où le saxophone revient, sur un ton suave envoûtant. Ca passe, on relèvera de toute façon la qualité de toutes les compositions dévoilées. On remarquera, dans le même temps, que le disque sort sur trois structures qui s’agissant d’esprit indé, ont bien plus que leur mot à dire.
C’est aussi le cas de notre homme, qui dépose ensuite un Weather qui fait le beau temps plutôt que la pluie, alerte, mélodique et vivifiant. Ca twiste, ça ne laisse pas de marbre. Norway, au gré de tons jazzy à la voix douce, se vautre dans l’élégance. Laquelle, omniprésente, distingue aussi Rita et sa pop au cachet rétro certain, venteuse, légère mais soutenue. On est ici plus proche, manifestement, du racé concocté avec le Superhomard que du boucan façon Dewaere. On est, aussi et surtout, en pleine crise d’inspiration. Back @ Ma’s, dans des fripes indie-folk toutes en beauté, dépayse un peu. On coche, une fois de plus, la case « magnificence absolue ». Au début de la face B car oui, il existe bel et bien un vinyl merveilleux, If It Where Paper funke et pétille, orné par ce saxophone aux interventions divines. Farrington nous a préparé un mille-feuilles sonore, aux saveurs délicates qui nous intiment du reviens-y à chaque bouchée engoulée. Homme Terrestre joue un jazz aux airs de B.O., très bellot.
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Photo Titouan Massé.
Shadow, évoqué plus haut, achève de nous gagner. Farrington aime les filles, il en fait preuve sur un morceau poppy et subtil qui s’acidule espièglement. Enfin et pour bien finir Stay @ Home, d’abord électro-dark avant de se mettre à frétiller, urgent, dans une parure vocalement ténue, fait gicler sa crème (Anglaise?) dans le cornet pop succulent que constitue ce premier album solo. On est gâté, Maxwell Farrington a audiblement mis les petits plats dans les grands. Petite erreur de tracklisting, en fait Stay @ Home précède J’aime les Filles et non l’inverse, si je ne me trompe. Ce n’est que péripétie et Maxwell Farrington, fort de ce disque à son nom, débute ses efforts solo de la plus belle des manières.