Dans la foulée d’un superbe clip, Travers, écrit et réalisé par elle-même, Claire Dairaine donc, et Jeannette Devendeville, et composé par Mario D., La Hyène se livre sur les sources et la nature d’un projet très pluriel…
1) LA HYENE, Claire Dairaine, Marcy May, les pseudos affluent ! Qui es-tu, au juste? J’ai appris que tu débutais, qu’est ce qui t’a amenée à faire de la musique et quel fut ton parcours avant ça?
Je m’appelle Claire, La Hyène c’est le nom que j’ai donné à mon projet de musique. Je joue de la guitare et je chante depuis un moment déjà, mais seulement entre les quatre murs de ma chambre. J’ai appris en autodidacte, je n’ai jamais vraiment été attirée par l’idée d’apprendre via des cours. La musique c’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup animé, ça m’aide à exprimer des choses que je n’arrive pas à dire autrement. C’est une sorte de thérapie, j’ai toujours voulu créer un projet en lien avec la musique, et avec Travers c’était l’occasion. Alors voilà, La Hyène est née ! 🙂
2) Tes premiers pas sont marqués par un superbe clip illustrant Travers, qui serait donc ta toute première composition, de pair avec l’illustre Mario D. Là encore, pourquoi ce choix ? Que t’a apporté ce Mario aux mille projets si attrayants? 🙂
J’admire énormément le travail de Mario, notamment son projet Mario D, ce style Cold/Pop qui fait écho à beaucoup de choses que j’écoute dans la musique en général. En ayant la chance de travailler avec lui, je me suis rendu compte que j’aspirais à produire une mouvance qui ressemble sur pas mal de points à ce que lui fait déjà depuis longtemps. On s’est d’ailleurs fait la remarque au cours des sessions que l’on a pu faire ensemble.
Pour Travers j’avais besoin d’un cadre, je partais un peu dans tous les sens au niveau de la composition ! Mario a tout de suite compris mon propos et on s’est très vite super bien entendu. C’est vraiment plaisant de travailler avec lui, et ce n’est que le début je l’espère !
3) Le clip -splendide, j’insiste-, parle grandement au travailleur social que je suis. J’y lis quête identitaire, doute, rejet, abattement, Amour de la Vie, fuite et désir, attraction et répulsion, fête et défaite (et encore, je fais court). Tu confirmes ? Dans quelle mesure est-il descriptif de ton vécu ?
Merci beaucoup ! Fête et défaite, c’est ça. Cette fille désabusée par la fête qu’elle cherche à fuir, tout en se rendant compte qu’elle est finalement bloquée dans ce tourbillon qui ne s’arrête jamais, avec ces personnes autour d’elle qui tentent de la ramener sans cesse à cette ambiance de joie et d’euphorie qui finit par devenir malsaine. C’est en lien assez étroit avec pas mal de choses que j’ai pu ressentir au cours de soirées interminables.
4) Pour ce clip, de qui t’es-tu entourée et pourquoi ? Avant de le concevoir, avais-tu déjà en tête une idée précise des gens qui t’épauleraient pour le réaliser ?
Je me suis entourée de l’association d’audiovisuel dont je fais aussi partie, Bokeh. Ce sont des ami.e.s que j’ai rencontré dans mes années lycées qui ont créé cette association, il y a un an, et que j’ai eu la chance de pouvoir rejoindre au cours de cette année. Il y a Jeannette qui a Co-Réalisé avec moi et Camille, qui était Cadreuse. C’est un projet qui me tenait à coeur, quand j’ai rejoint l’association ça m’a paru évident de le mener à bien avec elles. On a à peu près le même parcours dans l’audiovisuel et même si je n’avais jamais réellement travaillé avec elles avant, on est amies à la base. On se connaît très bien, on a des ambitions très similaires ce qui, à mon sens, a pu faire notre force pour ce projet.
5) Que ressent-on quand le « produit fini » sort ? La densité émotionnelle du clip ne vient-elle pas, si elle peut permettre d’évacuer, percuter à nouveau l’histoire de vie de l’intéressée ?
L’idée bouillonnait en moi depuis un moment, et le fait d’avoir réalisé Travers et de créer La Hyène m’a vraiment débloquée sur le fait de lancer un projet. J’avais tendance, initialement, à créer dans mon coin pour moi ou pour mes potes ; c’est donc plutôt libérateur, surtout sur un sujet comme celui-ci qui fait écho à beaucoup de choses chez moi.
6) Qu’envisages-tu après ce clip ? J’imagine que c’est « juste » le point de départ d’une suite de travaux pluriels…car La Hyène a faim de création(s), je présume ? 🙂
Très juste ! En ce moment je suis en pleine écriture et réflexion sur pas mal de projets ; pour l’instant évidement rien n’est encore prêt, mais j’y travaille et je ne suis d’ailleurs pas seule dessus !
7) De ce monde musical et artistique, quelle vision as-tu ? Caresses-tu l’espoir, avoué ou « enfoui », d’y percer jusqu’à en faire ton métier?
Ce serait effectivement un idéal mais pour le moment, je préfère me concentrer sur le présent. Et puis je n’ai pas encore d’idées vraiment précises sur mon avenir, même s’il est certain que la musique et l’audio-visuel sont deux domaines dans lesquels je veux persévérer. Réussir à en vivre c’est encore lointain et incertain, je pense, mais je compte travailler dur en ce sens !
8) Quelles sont tes influences musicales et artistiques, dans quelle mesure t’imprègnent-elles ? Comment fait-on, selon toi, pour faire qu’un ouvrage artistique soit un tant soit peu personnel, marqué par ta propre vision et approche ?
Je pourrais en citer énormément, la liste serait très longue : Joy Division et The Cure ont énormément marqué mon adolescence. S’en est suivi tout ce que j’écoute à l’heure actuelle, et surtout des groupes très récents comme Whispering Sons, Vox Low (« You are a slave, but you never remember! » talalala.., ajoute l’intervieweur fan du groupe issu de chez Born Bad), Frustration, Black Marble…
Je pense que parler de nos propres émotions et ressentis, ainsi que le vécu, est toujours très important : ça permet de construire une identité plutôt solide au sein d’ un projet, et c’est tout de suite plus frappant et significatif à mon sens.
9) L’image, vecteur de communication actuellement très utilisé, est-elle pour toi le prolongement logique/ idéal de ce que tu peux écrire et chanter ? Comment articules-tu les 2 ?
Oui, pour moi les deux vont de pair ! J’adore construire l’esthétique autour d’un projet, et pour un projet musical ça me semblait évident de travailler sur le personnage de La Hyène au niveau de l’image. Pour le coup, Travers reflète très bien ce que je souhaitais à ce niveau là et je vais essayer de continuer à construire cette image, à la développer au fur et à mesure de mon parcours.
10) A l’aube de ta carrière, te projettes-tu déjà sur des étapes précises et bien balisées ? Quels sont tes craintes et, à contrario, tes désirs les plus fous ?
Comme j’ai pu le dire plus haut, je travaille sur pas mal de projets en ce moment au niveau de la musique et de l’audiovisuel aussi ! Du coup, je compte bien continuer sur cette voie et en réaliser d’autres à l’avenir ; un EP je l’espère, d’autres clips aussi…
Je n’ai pas vraiment de craintes: j’essaye de ne pas trop me poser de questions, d’avancer dans tout ça et voir ou ça va finalement me mener !
Photos Camille Véchart.