Nantais, LOWPKIN est un nouveau projet, ayant pour base la collaboration entre 3 musiciens/producteurs (IDEM, Kyu, The Drift, El Barön Brissetti, Black Boiler), qui baigne dans les univers respectifs de chacun des impliqués. Leur premier EP, « Next Value« , rassemble six morceaux « pluristyles », d’un groove qui ensorcèle. Les références surgissent, de suite, de grande classe, venues de toutes les castes. Mais à l’écoute Lowpkin, solidifié par la vécu de ses pères, pose ses propres barrières. Il en a d’ailleurs peu: son champ est ouvert. About your space, pour commencer, initie un premier jet aux basses qui dérouilleront les bassins. J’accroche, sans attendre. C’est cold, électro, groovy as hell. Ca ne se définit que péniblement, Lowpkin s’affaire d’abord à instaurer ses bases. Loin des repères connus, loin des sentiers prédéfinis. Voix mélodieuse, riffs à la Vox Low, motifs dont on va vite se gaver. Jusqu’à satiété. Les atouts sont nombreux, le désir d’innover préside et porte l’ep de bout en bout. Goodbye my love, tout aussi obsédant, se poste entre post-punk, dub, pop aérienne un brin électro, alerte, et sons bien trop bons. Prétendant, avant toute chose, faire danser le public, Lowpkin y parvient dès ses premiers louvoiements. On l’y suivra avec grand plaisir, emballé par sa qualité, enthousiasmé par sa formule qui fait qu’on capitule.
At Gunpoint, moucheté de sonorités addictives, renvoie lui aussi cette dense légèreté, cet allant ponctué par une basse qu’il est impossible de ne pas estimer. Autour d’elle, une pluie de bruits imaginatifs, stimulants. Trippants, célestes. We’ll Dance On The Ground les étale, il pulse et vole au vent. J’adore, j’adhère, je valide et me déride. C’est du costaud, pour un tout premier long play, que nous refile Lowpkin. Elans new-wave, quelque part. Personnalité, un peu partout. Froideur empreinte de mélodie, ça et là. Dans son chaudron, le groupe met tout ce qu’il faut pour qu’on goûte, à grandes lampées, son délicieux nectar. De modération, il n’est pas question. C’est par brassées goulues, dans le rouge du volumètre, qu’on écoutera Next value. So far nous y invite, aussi dynamique, aussi pleinement captivant que les compositions qui lui ont déblayé le terrain. Au moment des au revoir Melancholic Wind, d’un post-punk cosmique et enlevé, tronçonne un groove incoercible. Lowpkin a le mérite de défricher, il le fait talentueusement. Ce faisant, il n’évoque aucune autre formation précise.
Ca l’honore, c’est évidement la preuve que ses sillons lui reviennent de droit. L’ep sort, de plus, chez Yotanka. Quand on connait la fiabilité du label angevin, on ne doute que peu ou prou de ce que vaudra Lowpkin. Une écoute m’a suffi, Next value incluant tout ce que je recherche dans le son, dans l’approche développée, dans l’esprit large qui prévaut. Qui s’y frotte s’en éprend, vous êtes prévenus. Adeptes du mièvre, passez votre chemin, retournez à vos piètres sphères. C’est ici qu’on s’évade, qu’on s’oublie, qu’on danse en se laissant désaxer par les six morceaux livrés. Présenté dans une pochette dont le ciel éclaircit le tableau, émergeant d’immeubles semblant n’en plus finir, Next value affiche d’énormes promesses et voue Lowpkin, à qui on souhaite de durer encore et encore, à un avenir rempli de morceaux et sorties définitivement concluants.