Discographie fournie à l’appui, un Rise from the ashes sans défauts dans sa besace, Headcharger répond aux questions de Will Dum par la voix de Sébastien Pierre, chanteur du combo caennais…
1) Tout d’abord comment se sent Headcharger, en ces temps de « non fin » de crise sanitaire et à l’approche d’un nouvel opus prévu le 10 septembre prochain ?
Seb : Déterminé. Je pense qu’aujourd’hui, c’est ce qui qualifie le mieux HEADCHARGER. Crise sanitaire ou pas, nous sommes vraiment fiers et pressés de partager cet opus. Forcément il nous tarde de jouer ces morceaux en live et ça sera la prochaine étape. Selon moi, notre rôle en tant qu’artiste est de continuer de créer quel que soit les conditions et je dirais même que c’est un besoin.
2) Comment ce nouvel album, « Rise from the ashes », a-t-il été conçu ? Comment fonctionnez-vous en termes de composition et, plus largement, en termes de travail groupal ?
Seb : Pour cet album il a fallu intégrer au mieux Antoine (Batterie) et David (Guitare). Pour cela on a décidé de privilégier le travail collectif. C’était, je pense, le seul moyen pour faire de « Rise from the ashes » une nouvelle étape dans l’histoire du groupe. L’ensemble des idées qui ne faisaient pas l’unanimité ont été mises à la poubelle. Nous avons composé une trentaine d’ébauches et avons gardé finalement les dix titres que l’on trouvait le plus cohérents pour former cet ensemble.
3) « Rise from the ashes » marque-t-il une évolution dans l’approche du groupe ou, au contraire, réitère-t-il selon vous une formule d’ores et déjà maîtrisée par Headcharger ?
Seb : Il y a eu une vraie évolution dans la composition. C’est la première fois que l’on compose en groupe. Il fallait que l’on se renouvelle et pour cela, il fallait bousculer nos habitudes. Sans ça, je pense réellement qu’il aurait été difficile de ne pas faire un « Hexagram » Bis. De mon côté, je me suis impliqué de manière beaucoup plus prononcée dans les textes. Je voulais que cet album soit plus intimiste et la seule solution était de me dévoiler un peu plus. Je me suis remis à travailler mon instrument pour être le plus crédible possible, et les gars m’ont fait confiance. J’ai donc fait mon maximum pour être à la hauteur.
4) Quels sont d’après vous les prérequis, quand on s’appelle Headcharger et qu’on a déjà une belle pelletée d’albums au compteur, pour surprendre et continuer à évoluer sans se trahir ?
Seb : Je pense que c’est de continuer à être passionné. Jamais on ne s’est senti forcé de composer. La musique appartient à notre quotidien à tous les cinq. Nous en avons fait notre métier et on mesure chaque jour la chance que l’on peut avoir de vivre pour et par notre passion.
5) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les deux nouveaux arrivants dans le groupe ? Quel est leur apport à Headcharger, quel fut leur parcours avant de vous rejoindre ?
Seb : Comme je te le disais, ils nous ont apporté un second souffle. Quand on a commencé à composer pour ce nouvel album, nous avons traversé une période compliquée tant sur le plan personnel que pour la vie du groupe. Ce qui sortait n’était pas forcément très inspiré et l’envie n’était pas toujours au rendez-vous. Quand nous avons intégré David et Antoine, on a décidé de le faire complètement et de leur faire confiance. J’ai beaucoup travaillé avec David qui est ou a été lui aussi chanteur lead dans certaines formations (Noid, Jetblast…), et Antoine nous a apporté son approche plus rock et en même temps plus moderne de la musique (Saint DX…).
6) Après avoir été hébergés par Verycords, vous signez chez at (h)ome pour la sortie de « Rise from the ashes ». Comment s’est faite cette signature ? Que retenez-vous, par ailleurs, de votre parcours chez Verycords où résident, tout de même et tout comme chez at (h)ome, bon nombre de formations rock de haute volée ?
Seb : Comme il était temps pour nous de casser nos habitudes, il fallait aussi que la manière de promouvoir cet album soit différente. Ce qui est certain, c’est que l’ensemble des personnes de chez at(h)ome bossent exactement dans le même sens que le nôtre et veulent défendre avec nous ce « Rise from the Ashes ».
7) Je vous ai vus au 106 de Rouen en 2012, en première partie de Nashville Pussy (photos du set). Quelles sensations ça induit de partager la scène avec une telle formation ? Quelle différence faites-vous entre la scène et le studio et pour vous, qu’est-ce qu’un set réussi?
Seb : Nous avions fait l’ensemble de la tournée française avec eux, et on en garde un très bon souvenir. Selon moi, le studio et la scène sont bien différents mais restent indissociables. Je me vois mal sortir un album sans le jouer sur scène et le partager avec un public.
8) Vous venez de Caen, comment se porte le vivier musical loco-régional ? Etes-vous de ceux qui, à l’instar de certains groupes, n’écoutent que peu de musique et se focalisent avant toute chose sur leur propre son ?
Seb : On reste très au fait de ce qui se fait autour de nous. Nous sommes avant tout des passionnés, donc nous écoutons beaucoup de musique et bien plus celle des autres que la nôtre…
9) Si vous deviez nous parler de l’équipe Headcharger au grand complet, de qui se compose-t-elle ? Vous est-il arrivé, lors de votre parcours, de douter, d’avoir des « coups de mou » ou autres prises de bec au sein du collectif ?
Seb : En studio, nous avons une confiance aveugle en Guillaume DOUSSAUD, du Swan Sound Studio. Nous avons produit ce « Rise from the Ashes » avec lui et c’est lui qui a tranché sur les quelques questionnements que nous avions encore. A un moment donné, il faut savoir lâcher un peu ces morceaux pour en tirer le meilleur.
Pour le live, nous sommes en général sept sur la route. Flo’ et Derrick s’occupent respectivement du son et de la lumière. Ce sont vraiment, eux aussi, des membres à part entière de l’aventure HEADCHARGER. Ils ont leur mot à dire, de manière claire, sur l’artistique.
En général, on cherche à tirer le meilleur de chacun et pour cela, je pense que c’est important de les intégrer et de leur faire confiance.
10) Que prévoyez-vous pour défendre « Rise from the ashes » ? Avez-vous par ailleurs, ayant déjà finalisé l’album, des idées en tête pour la suite ?
Seb : On va y aller étape par étape. Il y aura pas mal de vidéos qui vont accompagner cette sortie d’album (playtroughs, vidéos live, clips …). Nous allons et voulons aussi le défendre sur scène. Au vu de la conjoncture, le gros de la tournée tombera à compter de janvier 2022 mais nous n’allons pas nous priver de quelques dates entre octobre et décembre (dont notre Release Party, le 9 octobre au Big Band Café, avec Klone et 7 Weeks).
Photos: Mathieu Ezan.