Quatuor parisien qualifié de « reverb rock », Paalma en vient avec ce Calicat à son deuxième EP, produit, enregistré et mixé par le prolifique Jonny Bell (Hanni El Khatib/Wall Of Death/Tijuana Panthers…) et masterisé par Cory Hanson, leader du groupe Wand. On y narre l’ennui, l’oisiveté et les voyages ésotériques avec la Californie en toile de fond. Autour de Raphaël Motte Sotero (chant/guitare), leader du projet, gravitent Antoine Frejean (basse) et Camille Raulet (batterie), issus du groupe pop Why Mud, ainsi qu’ Edouard Ballarin (claviers), membre pour sa part d’ Inner City Basement.
Voilà pour la petite histoire, l’essentiel restant bien évidemment la portée des quatre morceaux engendrés. Sur ce point Circles, dans une veine psych-pop aérienne et impétueuse, rassure l’assemblée. Doux dans le chant, bien plus piquant dans l’instrumentation, il évoquerait les Dandy Warhols dans ce qu’ils ont de meilleur. Doté d’atouts pop, d’envolées direction les cieux, d’encarts mordants, il dégage classe et beauté. Une entrée en matière de qualité, fuzzy, appuyée, qui convainc aisément. On se prend alors à espérer, plutôt enthousiaste, une suite du même bois.
C’est Nebulous life qui prend le relais, porteur d’atouts similaires. Le chant caresse, des vagues plus salées surviennent. L’unisson est bon, il breake sans générer de rupture. L’étoffe est de choix, la chanson bien exécutée. On ne cracherait cependant pas, j’en conviens, sur un surplus de mordant. Il n’empêche, c’est du bon et la rêverie des vocaux vient justement se parer d’instants fougueux, sur la fin du morceau, qu’on approuvera. On en est déjà la moitié du festin; Nuages (plenty of room in the space) charme alors par ses choeurs, ses guitares qui n’hésitent pas à défourailler et motifs de claviers sans aucun excès. On n’est pas dans la démesure; Paalma, au contraire, fait preuve de justesse dans le dosage. Il ne bouleverse certes rien: on connait sa mouvance, d’ores et déjà pullulante de groupes ayant fait leurs preuves. Mais les franciliens, ici, tirent leur épingle du jeu.
Pour bien finir, ils lèguent un Wasting time céleste, posé, pris dans une brise pop retenue à laquelle se greffe une touche folk discrète. Calicat n’a jamais failli, il est peut-être encore un peu « prudent » mais aucune de ses compositions ne bat de l’aile. Pour un deuxième effort, Paalma confirme et évolue, dans la lignée de débuts prometteurs. On lui souhaite, cela va sans dire, de poursuivre selon les mêmes vertus, dans le même esprit, en insufflant éventuellement une louchée de folie en plus dans ses sorties à venir. Pour le moment Calicat, sans défauts rédhibitoires, lui fait honneur et lui ouvre des perspectives certaines, qu’il lui faudra confirmer afin de trouver sa bonne et due place dans la hiérarchie hexagonale.