Don Joe Rodeo Combo? C’est Don Joe (Chant, Guitare), Laurent Olivaud (Batterie), Lalie Gali (Orgue, Choeurs) et Alain Tomat (Basse). C’est Français. Toulousain, plus précisément. C’est de bien bon augure, Toulouse regorge de groupes fiables. Fiable, ce Dernier jour alliant Français lettré et rock aussi feutré que fuzzy, distingué et écorché, l’est assurément. Adorez-moi, chargé d’instaurer la patte Don Joe, est déjà éloquent. Racé. Acide, dans ses riffs. Mélodique, impétueux. Embelli avec goût. A ceux qui prétendent, de manière précipitée, que le rock ne se décline qu’en Anglais, le quatuor apporte une riposte crédible. En réponse à ce que suggère le titre d’ouverture, on adore. Au nord ouest de Beverly Hills, on se tape une galopade subtile, insidieuse et finalement imparable. Si sa dentelle est belle, son écorce peut se faire rêche. Et voilà, justement et comme je le disais: le bordel accélère, ça le rend proprement irrésistible. Un chant féminin arrive, on sera loin de le bouder. En sus on a droit, sur Incompatibilité (part 1) par exemple, à des tonalités façon Limiñanas. Fuzz, classe, littéraires, rêveuses. Piquantes.
Que demander de plus, me dis-je alors. Bourgeois, rock, dans une dualité vocale de bon aloi, fait foi et me rassasie. Grattes de feu, cadence dense. Et ces paroles, qui griffent les bourges et mériteraient easy le Printemps de Bourges. On a torché la face A, comme des as, et la suite schlingue déjà l’accompli. Tous ces morts, plein de vie, lance la face B avec allant et joliesse. République arrive. Rassurez-vous, c’est celle de Don Joe. On peut culte lui vouer et confiance lui accorder, elle se fout pas de nous, elle. La chanson se situe dans l’interstice entre beauté et force de frappe, bien nichée dans le mitan. On la digère à peine que Disparaitre se pointe, pop, pour camper Dernier jour dans une glaise qui le met à l’aise. L’objet sort chez Pop Sisters, où il côtoie entre autres Jesus of Cool ou Jim Younger’s Spirit. T’en faut-il encore? Ce Incompatibilité (part 2), Lionel et Marie « Limiñanas » l’acclameraient. Ca tombe bien, il le mérite « grave ». Oh misère, Norbert! Dernier jour dévoile, en tout et pour tout, neuf créations. Ca signifie que quand résonne le titre éponyme, on a déjà fait le tour du cadran.
C’est rien, le final renvoie autant de brio et de suprématie « fuzzée » que l’intégralité du disque. Je ne sais plus plus quoi dire: je laisse les saccades, les vocaux alliés de ce terme enivrant m’emmener à bon port. On y est, le Don Joe Rodeo Combo nous livre un Dernier jour vertueux et sans lacune aucune, aux influences certes audibles mais bien assimilées et sans incidence sur la portée d’un album robuste.