Trio bordelais, Tample arrive à son second album. Glory, porteur de neuf morceaux à l’électro-pop légère, d’abord sans surprise évidente. Déjà pratiquée se dit-on. Certes. Mais derrière ces airs de redite, passé ce premier constat grandement trompeur, Glory vous reste en tête. La « faute » à l’irrésistible attraction provoquée par ses gimmicks, ses mélodies, son côté solaire et ses claviers bien disséminés. Et pas seulement. On a aussi droit à des guitares qui, même si peu présentes, font sensation et se greffent sans heurts aux machines (l’éponyme Glory en amorce). A de la cold-pop en français, grinçante (Idées blanches, tubesque et du poids d’une plume…acidulée). A, finalement, un opus majeur. Et très vite addictif. Même sous résistance, il gagne l’assistance. On le fredonne, on l’écoute pour s’y sentir bien, comme le dit Idées blanches et ses notes grisantes. Damned, c’est la mélopée parfaite! Last September, dans une détente au décor sobre, n’envoûte pas moins. Sa basse ronde le rend dansant, une fois de plus les ritournelles y sont belles. Chantées à deux, elles rendent heureux. Glory est un album « soignant », sans limite de posologie. Et sans effets indésirables, si ce n’est une envie constante de le jouer.
On y succombera, bien entendu. Avec Beauty, tout aussi badin et enjoué, entrainant aussi, on capitule. Ses envolées assombries, de teneur rock, l’embellissent encore. Tample, s’il ne tire pas à vue, lance des flèches qui font mouche. A chaque tentative. Glory est cohérent, bien enchainé sans être déchainé. Western, dans une trame plus méchante, aux riffs qu’on remarque, mue ensuite en un essai dans notre langue, plutôt délié. Des sifflements géniaux s’y intercalent, couplés aux guitares de départ. La recette fatale, Tample la possède. Et la tient bien. La chanson est de celles qu’on ne peut chasser de notre esprit: elle s’y dépose, durablement. Les Aquitains alignent des plages de ce type, rapidement ingérées pour ne plus nous quitter. Criminal, funky, suscite lui des trémoussements. L’auditeur tombe encore, c’est décidément coutume avec Tample, sur des sons émoustillants. When the sun shines, à la mélodie pop Beatlesque, développe un canevas psych-pop serein mais aussi sonique, parfaitement conçu. Il passe « easy », à l’image de l’album dans son entièreté.
Photo: Maison Mouton Noir.
C’est donc le cas de Darlin’, qui remet une louchée de funky sur le tapis. Il se poste entre l’aérien et des touches plus « sales », trouve son équilibre sans forcer. C’est une rafale d’air, estival mais vivifiant, dans nos trognes flétries par l’époque. On se sent bien, à nouveau. On se sent mieux, il en va toujours ainsi après l’écoute de disques comme Glory. Welcome to nirvana -on n’en est, en effet, plus très loin- marie l’Anglais et le Français, la pop et l’électro, et n’en fait pas trop. Impeccable. Il est groovy comme un We Have Band, lumineux et, dans le même élan, un brin froid. Tample signe un retour sans fautes, débarque avec un skeud accompli et sans mauvais plis. Celui-ci trouve le jour chez Yotanka, c’est un atout de plus, vous le savez bien, et appelle évidement à être investi sans retenue. Le bénéfice n’en sera que plus grand encore, tant pour l’homme que pour les dames et, par extension, pour les sens et le bien-être de chacun des genres impliqués.