Stone Cavalli est un duo grenoblois, formé par les frères Tarricone. Simon (chant/guitare), et Benjamin (batterie/machines) qui, à deux et dans l’union, larguent un son incendiaire, quelque part entre post-punk et grésillements électro. Social kaos est la troisième sortie de la fratrie, on y dégotte quatre morceaux bien fagotés et ça envoie de toutes parts, selon des tons diversifiés. Divisions, mépris de classe ou encore brisure socio-culturelle, de même que la cause des migrants, sont abordés et de fait, ça renforce la teneur d’un EP solide, suffisamment en tout cas pour créditer les deux bonshommes. Lesquels, à partir d’un Riot bagarreur, d’abord massif et convulsif puis plus rythmé, scandé et bardé de sons bien bons, font la diff’ en lâchant du riff, guitares et machines à l’appui. Le drumming est aussi souple que bourre-pif, le début, donc, de choix. Restez dans cette veine messieurs, on n’attend à vrai dire que ça. L’éponyme Social kaos, vivace et redevable au punk-rock, à la mouvance indus-cold également, par bribes, poinçonne le ticket de Stone Cavalli. Qui va bon train, lancé sur les rails d’une reconnaissance qu’il ne volerait foutrement pas. Il est de plus urgent, jamais restreint dans l’éventail qu’il instaure.
Il crie aussi, libère sa rage. C’est à ça, aussi, que sert le rock. Terrain d’expression, sphère libératrice. Avant la nuit, en Français et sans vautrage aucun, fait péter les synthés, lance des sonorités malignes, incite à la danse. Une sorte de new-wave aux textes valeureux, alerte, qui a de plus le mérite de ne pas vraiment se classer. Ca passe, toutefois, vite as hell. Quatre compos et c’est marre, va falloir passer la surmultipliée quand viendra l’heure de la suite, les mecs! Mais soyons patients et surtout, profitons à bloc de ce Social Kaos sans creux. Que Yako, dans un rock leste et rageur, termine avec énergie en mêlant mélodies, voix presque off et encarts des machines, bien amenés. On navigue là entre débridé et passages lourds, bruyants, avec maîtrise. Stone Cavalli, à l’évidence, est issu du bataillon de ceux dont on ne parle que trop peu. Des indés, hébergés chez Sand Music, méritants et militants.
On valide alors, certain de la portée de l’ep. Qui, sur ce dernier morceau à la dure étirée, varie les plaisirs, change de chemin sans perdre la voie, ni la voix, histoire de finir sans faillir. La copie est bonne, on y lit nombre d’idées pertinentes retranscrites avec inspiration. Stone Cavalli se distingue, sert du costaud et par là-même, mérite largement une part de notre temps.