Sorti à l’origine en 2010, via Vinyl International, le Lamaze de Geneva Jacuzzi fait l’objet d’une ressortie signée Mexican Summer. On y trouve, non sans plaisir, une synthpop mâtinée de new wave, illustrée par quinze rengaines dont s’exfiltrent une multitude de sons synthétiques bien imaginés. Clothes on the Bed, dans une certaine légèreté, en fait étalage et ceux-ci présideront de bout en bout, secondés par la voix un brin mutine de Geneva Garvin. Nonsense Nonsense, obscur dans son fond, se poste lui entre fond assombri, donc, et traits plus lumineux émanant des claviers. Love caboose dépayse, voit ses sons virevolter, un chant tordu apparaitre. Le répertoire est assez joueur, ici des élans funky viennent étayer la couleur new-wave de l’effort. L’opus offre peu de variations, il est toutefois assez éloquent, assez séduisant et singulier, pour ne pas avoir à y recourir. Runaway DNA reprend par conséquent les mêmes ficelles, sur un canevas spatial et déviant.
Geek ambassador, après cela, se fait presque psyché tout en groovant irrémédiablement. On remarque, une fois de plus, l’usage bancal des synthés, qui débouche sur des boucles attrayantes. A sa suite Relay racer, plus fonceur, prend le…relais en apportant sa vivacité. Bien que réduit en durée, il impacte favorablement le tout. Do I Sad?, lui aussi plus alerte, entérine une impression qui depuis l’amorce de l’album me gagne: on peut, sur la foi d’un rendu synthétique, selon un minimalisme efficient, bien faire. On n’a pas toujours besoin de déployer l’artillerie lourde: peu de choses suffisent en effet, en l’occurrence, à retenir l’auditoire. Le très court Love Stories, avec ses blip-blip à la OMD, assure la transition vers Group dynamic qui suit, de son côté, un chemin plus saccadé. Les voix, à nouveau, y oscillent entre le réel et le « bricolé ».
C’est une joie, aux reflets mi-rose, mi-gris, que ce Lamaze. Bad moods, de ses sons façon B52’s, l’affirme et en assied la cohérence. On pourrait néanmoins, de temps à autre, dévier de manière plus franche encore, se lancer dans des encarts déjantés. Ca donnerait un poids supplémentaire, ce n’est là que mon avis, à Lamaze. Sandtrap, d’ailleurs, reste prudent. Bon, toujours ancré dans un socle voix-synthés que Garvin exploite avec adresse, mais sans folie excessive. Dommage, me dis-je donc, mais des morceaux comme l’agité Gray Wave City, proche de la mouvance cold, font que de toute façon, on est preneur. Il existe chez Geneva Jacuzzi une patte, une identité, qui le rendent hautement fréquentable.
En toute fin de parcours, Zombie Shark fait mouche par ses voix et sons, fait dans la synthétiquement urgent. Ecouté à plusieurs reprises, l’album s’insinue aisément dans le ciboulot, livre une palanquée de titres de premier choix et pourrait, sans forcer, rendre le quidam accroc.
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